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C’est au travers d’une tribune publiée dans de nombreux médias nationaux en Europe, dont Le Monde, qu’un collectif – notamment composé d’Alain Supiot et de Claude-Emmanuel Triomphe – dresse le diagnostic d’une Europe en crise et prend voix au chapitre… à quelques mois des élections.

 

Europe dessin

Illustration de la tribune « Il est encore possible de réanimer l’Union européenne » dans Le Monde / Olivier Bonhomme

 

La crise profonde de l’UE ne date pas d’aujourd’hui. Depuis le début des années 2000, les doutes ont commencé à germer. En France le référendum de 2005 en a été une illustration. Et les Français n’ont pas été seuls à douter publiquement : les Néerlandais puis les Irlandais sans parler des Grecs se sont eux aussi prononcés. Aux doutes déjà nombreux de l’époque sont venus s’ajouter des faits plus inquiétants : la manière dont la crise financière a été gérée à partir de 2010, les fameux plans d’aide à la Grèce, au Portugal, à l’Italie ou à d’autres qui ont été une illustration de la manière dont l’Europe foulait aux pieds ses valeurs fondamentales, une gouvernance qui n’a cessé de devenir plus technocratique, la crise migratoire et, bien entendu, le Brexit et toutes les tentations de sortir des valeurs européennes tout en voulant en profiter qui se font jour à l’Est du continent, mais pas seulement ! Tout cela est depuis des années, et à la manière qui est la sienne, amplement relaté par Metis au travers des questions du travail et des questions sociales qui lui sont chères.

Cette double question d’une Europe solidaire et d’une construction au service du progrès de ses peuples constituants a été au centre d’un passionnant colloque « Revisiter les solidarités en Europe », organisé par Alain Supiot au Collège de France les 18 et 19 juin dernier. Il a été suivi d’une discussion plus restreinte à laquelle j’ai pu participer et qui a rapidement débouché sur la lancinante question du « que faire ? » L’idée d’une tribune se proposant de faire le diagnostic de cette crise, mais aussi du désarroi dans lequel sont plongés les citoyens, sommés de suivre ou d’en sortir, a été très vite adoptée. Avec la volonté de peser, grâce à une publication dans de nombreux journaux nationaux, sur les débats en cours comme sur les élections européennes à venir. Avec l’espoir aussi de montrer que s’il y avait urgence, l’on pouvait encore faire quelque chose.

Alimenté par de nombreuses contributions, le texte doit beaucoup à la plume alerte et brillante d’Alain Supiot. J’ai accepté sans aucune hésitation de la cosigner. Publié dès le 23 septembre par la Frankfurter Allgemeine Zeitung (Allemagne) puis par Le Monde le lendemain, il l’est aussi par El Pais (Espagne), Ta Nea (Grèce), Rzeczpospolita (Pologne), Publico (Portugal). Et nous espérons une publication prochaine en Italie et en Belgique.

Je serai très heureux que les lecteurs de Metis découvrent, mais surtout discutent ce texte. Voir qu’ils lancent ou s’associent à de nouvelles initiatives, susceptibles non seulement de réanimer l’Europe, mais de lui redonner sens et consistance. Dans le même esprit, je travaille au développement d’un Campus européen et méditerranéen de l’engagement qui permettrait aux personnes de ce grand espace engagées dans la vie associative, professionnelle, syndicale voire politique de se rencontrer, de se ressourcer, de coopérer, d’innover ensemble. Et ce afin de relever les grands défis que sont, entre autres, ceux des mutations du travail, de l’urgence écologique ou encore du combat contre la corruption. Je vous en reparlerai bientôt.

 

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