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Issu du grand dialogue lancé par la Poste française au lendemain de plusieurs suicides qui avaient traumatisé son corps social, le rapport Kaspar préconise entre 4 500 et 5000 embauches à la Poste afin de « desserrer temporairement les contraintes sur les effectifs ». Jean-Paul Bailly, le président du groupe La Poste a aussitôt confirmé qu’il mettrait en oeuvre l’ensemble des préconisations et lancerait des négociations.

 

la poste

La Commission du grand dialogue la Poste a publié son rapport le 11 septembre. Jean Kaspar a précisé que cette estimation « n’engageait que lui ». Il faut selon lui  « sanctuariser le volume d’emplois représenté par les charges syndicales et les absences pour formation ». Soit « 2 000 emplois pour le dialogue social et 2 700 à 3 000 pour la formation. Donc le chiffre varie autour de 4 500 à 5 000 ». La direction de la Poste a réagi en annonçant 15 000 recrutements sur les 3 prochaines années.

 

Entre 2002 et 2011, la Poste a connu une réduction de 24% de son effectif total, passant de 323 000 à 246 000 personnes. Malgré la réduction des flux de courrier, le chiffre d’affaire a cru d’une proportion quasi identique : 23,2% grâce à l’accroissement des flux de colis et de l’augmentation des activités bancaires.

 

Ces mutations étaient « nécessaires, reconnait Jean Kaspar lors de la présentation publique, mais elles ont eu des impacts humains inattendus ». Il cite la pression accrue sur les effectifs et les personnes : difficultés de prendre un congé formation, une délégation syndicale, pression sur le management de proximité, manque de moyens pour exercer leur autonomie. En réponse, le groupe a annoncé que les objectifs des managers comprendront désormais systématiquement une dimension sociale et sociétale.

 

Le mal-être avant tout

Si la question des effectifs a été la plus médiatisée, rappelons que la mission de la Commission Kaspar était de traiter en profondeur le mal-être au travail de cette entreprise, et notamment le sentiment des postières et postiers d’être peu écoutés . Le rapport qui en est issu, très largement accepté par le management comme par la plupart des représentants syndicaux, prône une refonte du dialogue et plus largement du modèle social de l’entreprise trop refermée sur elle-même ; il se prononce en faveur d’une organisation du travail plus participative, et encourage de nouveaux déroulements de carrière avec notamment la possibilité de se former à d’autres métiers pour évoluer au sein du groupe.

 

Enfin, le rapport se veut exemplaire pour d’autres entreprises, publiques ou non. A la fois par son contenu mais aussi par sa méthode : il est rare que soient mises en place de telles commissions,  faisant largement  appel à des tiers extérieurs à l’entreprise, et exigeant des plus hauts cadres de l’entreprise qu’ils soient présents à l’intégralité de toutes les séances au lieu, comme c‘est souvent le cas, de se défausser sur le DRH de service…

 

Lire le rapport

 

 

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