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La Fondation Terra Nova, en association avec la Fondation Jean-Jaurès et la FEPS (Fondation européenne d’études progressistes) a organisé récemment un colloque sur un thème d’actualité : « La gauche et le pouvoir » (3 mai 2016).

 

Parmi les interventions celle de Massimo d’Alema, un italien européen de la première heure, un homme qui a accepté de se colleter avec les aspérités du pouvoir, m’a particulièrement interpellée. Certes, celui qui, à la demande d’Enrico Berlinguer avait pris, en 1975, la direction des Jeunesses communistes, a mis pas mal d’eau dans son Lambrusco (pétillant !) avant d’accéder à la présidence du Conseil (1998) et de devenir un leader des Démocrates de gauche. Il est également président de la FEPS… et s’exprime parfaitement en français. Et surtout, il reste un stratège sensible de l’évolution des gauches en Europe. Voici en substance l’écume de ce qu’il nous a dit, que vous pouvez retrouver dans son intégralité dans la vidéo :

 

Le point haut de l’influence du socialisme en Europe est atteint en 2000, alors que l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et l’Italie étaient dirigées par des socialistes. La bipolarisation a disparu au profit de deux nouvelles fractures: l’establishment versus le populisme; les pro- versus les anti-européens. Les partis traditionnels sont des forteresses assiégées par les populistes, par les mouvements sociaux, par les jeunes, par l’esprit anti politique. Voilà la nouvelle réalité européenne.

 

Le piège pour les socialistes européens serait de rester dans l’establishment et se cantonner à un rôle de partenaire minoritaire de la droite (comme à la Commission, qui a un président de droite et un vice-président socialiste). Cela aboutirait à couper nos racines sans rien gagner de nouveau. La gauche européenne doit prendre modèle sur ce qui a été réussi à l’université, où une nouvelle pensée, incarnée par Krugman, Piketty, etc. a émergé face au dogme libéral. Il nous faut un projet européen fort.

 

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J’aime le débat, la délibération informée, folâtrer sur « la toile », lire et apprécier la vie.

J’ai effectué la plus grande partie de mon parcours professionnel dans le Conseil et le marketing de solutions de haute technologie en France et aux États-Unis. J’ai notamment été directeur du marketing d’Oracle Europe et Vice-Président Europe de BroadVision. J’ai rejoint le Groupe Alpha en 2003 et j’ai intégré son Comité Exécutif tout en assumant la direction générale de sa filiale la plus importante (600 consultants) de 2007 à 2011. Depuis 2012, j’exerce mes activités de conseil dans le domaine de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) au sein du cabinet que j’ai créé, Management & RSE. Je suis aussi administrateur du think tank Terra Nova dont j’anime le pôle Entreprise, Travail & Emploi. Je fais partie du corps enseignant du Master Ressources Humaines & Responsabilité Sociale de l’Entreprise de l’IAE de Paris, au sein de l’Université Paris 1 Sorbonne et je dirige l'Executive Master Trajectoires Dirigeants de Sciences Po Paris.