Les articles de Martin Richer

J’aime le débat, la délibération informée, folâtrer sur « la toile », lire et apprécier la vie. J’ai effectué la plus grande partie de mon parcours professionnel dans le Conseil et le marketing de solutions de haute technologie en France et aux États-Unis. J’ai notamment été directeur du marketing d’Oracle Europe et Vice-Président Europe de BroadVision. J’ai rejoint le Groupe Alpha en 2003 et j’ai intégré son Comité Exécutif tout en assumant la direction générale de sa filiale la plus importante (600 consultants) de 2007 à 2011. Depuis 2012, j’exerce mes activités de conseil dans le domaine de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) au sein du cabinet que j’ai créé, Management & RSE. Je suis aussi administrateur du think tank Terra Nova dont j’anime le pôle Entreprise, Travail & Emploi. Je fais partie du corps enseignant du Master Ressources Humaines & Responsabilité Sociale de l’Entreprise de l’IAE de Paris, au sein de l’Université Paris 1 Sorbonne et je dirige l'Executive Master Trajectoires Dirigeants de Sciences Po Paris.

Comprendre pour « faire avec » les vulnérabilités au travail

Depuis les années 1980, la problématique des vulnérabilités n'a cessé de monter en puissance dans des sphères aussi différentes que les politiques publiques, la santé, l'environnement, la gestion des risques, mais aussi l'entreprise, le management, la finance. Le lien étroit et fort entre les vulnérabilités et leurs contextes et environnement doit interpeller la gestion des ressources humaines dans les entreprises. Voici le résumé du dernier manifeste d'Entreprise&Société consacré aux vulnérabilités dans le travail.

Formation professionelle : décryptage du « document d’orientation »

Après la réforme du Code du travail, avant celle de l'assurance chômage, est venu comme annoncé le tour de la formation professionnelle. Cette fois le gouvernement ne procède pas par ordonnances, mais il appelle syndicats et patronat à négocier au sommet, en énonçant dans un « document d'orientation » les changements qu'il juge nécessaires. L'exécutif ne souhaite pas voir les choses traîner : il veut un accord pour fin janvier 2018, qu'il puisse reprendre dans la loi dès avril. Rendu public mi-novembre, ce document d'orientation n'annonce pas le grand soir qu'appellent depuis longtemps de leurs vœux les détracteurs d'un système si souvent décrié.

Ordonnances Travail : la fusion des IRP est une réforme progressiste

J'ai conscience du caractère provocateur du titre de cet article, alors que beaucoup envisagent le pire à la suite de la publication des ordonnances Travail, concernant la fusion des instances (DP, CHSCT et CE). Je crois au contraire que cette fusion au sein d'une instance unique, le « comité social et économique » (CSE) constitue une réforme progressiste, une nouvelle solution mutuellement gagnante pour les salariés, pour leurs représentants et pour les entreprises.

Par |2019-04-30T13:50:27+02:0011 novembre 2017|Mots-clés : , , , , , , , , , , |

Pour une codétermination à la française

Comment donner davantage de poids à la parole des salariés dans nos entreprises et nos administrations ? Cette question n'est traitée qu'à la marge par les cinq ordonnances Travail qui occupent l'actualité du moment. Pourtant, il faut répondre à la réelle soif d'implication des salariés tout en veillant à ce que notre dialogue social produise davantage de progrès tangibles. Voici cinq pistes de réflexion pour déboucher, peut-être, sur la construction d'une codétermination à la française.

Développement durable, croissance et emploi : pourquoi Trump se trompe ?

Le 1er juin 2017, Donald Trump a officialisé la décision promise lors de sa campagne électorale en annonçant le retrait des États-Unis de l'Accord de Paris sur la maîtrise du risque climatique (également nommé COP21) signé en décembre 2015, puis ratifié par 146 Etats... dont les Etats-Unis. Cette décision s'ancre dans le vieux paradigme qui oppose les enjeux environnementaux aux enjeux économiques et sociaux, alors même que l'approche de développement durable menée par les entreprises (américaines ou non) consiste à rechercher la convergence de ces enjeux. Je propose dans cet article cinq voies de progrès pour celles qui souhaitent s'inscrire dans cette convergence.

Pro bono : tocade managériale ou nouvelle forme d’engagement ?

Le développement du pro bono (mécénat de compétences d'entreprise) répond à des besoins de fond. Il est là pour durer, et ce pour quatre raisons : il répond à la demande exprimée par les salariés, à celle des entreprises, au désengagement de l'Etat et au besoin d'ancrage des politiques RSE dans le corps social. Et cependant, des questions clés restent en suspens à ce jour...

Travail : en marche pour quelle réforme ?

Entre le flou prudent du programme présenté début juin aux partenaires sociaux et les pistes explosives « fuitées » peu après dans Libération, il était difficile de savoir jusqu'où le gouvernement Philippe voulait aller dans sa réforme du marché du travail. Tel qu'intercepté cette fois par Le Monde, le projet de loi d'habilitation présenté le 28 juin en conseil des ministres devrait exclure les chiffons rouges, mais pas les sujets qui fâchent. A la veille du débat parlementaire, c'est moins cependant le contenu circonstancié de la réforme qui importe ici que sa logique et ses intentions

Le travail des fonctionnaires : 7 idées reçues remises en place

Nous sortons d'une campagne électorale qui a opposé, à droite ceux qui s'affrontaient sur la base du nombre d'emplois de fonctionnaires à supprimer et à gauche les partisans de l'Etat providence en termes de création d'emplois publics. Dans les deux cas, les « mieux-disants » l'ont emporté dans leur primaire respective. Mais cela ne leur a pas réussi dans la confrontation réelle, celle du premier tour de cette élection présidentielle. Peut-être les électeurs ont-ils perçu que le nombre d'emplois ne faisait rien à l'affaire, alors que les candidats se sont tenus à l'écart de la vraie question : le travail des fonctionnaires

Emplois exposés ou abrités : 2 France, 3 Europe

Le paysage est bien balisé. Nous aurions d'un côté une France des emplois exposés ; celle qui aspire au grand large, à la compétitivité et à l'agilité. Et de l'autre côté, une France des emplois abrités ; celle des biens impropres aux échanges internationaux, celle des services de proximité, des terroirs assoupis et des assistés insatiables. Le populisme social a tôt fait d'opposer ces deux France. Mais en fait, cette coexistence repose davantage sur un modèle de complémentarité que sur une opposition. Ces deux France sont étroitement imbriquées et chacune peut mettre en avant son utilité sociale

Dialogue social : sortir du formalisme !

En France - avec la loi Travail - comme dans la plupart des pays d'Europe, la tendance est au déplacement du centre de gravité de la négociation collective vers l'entreprise, au détriment des branches et du niveau interprofessionnel. Beaucoup ont déploré cette évolution en arguant de l'indéniable faiblesse des implantations syndicales dans les entreprises. Pourtant, une autre approche consiste à prendre le contrepied en se posant la question des conditions à réunir pour renforcer les acteurs de la négociation d'entreprise. Ce renforcement est moins une question de moyens qu'une question de posture. Les leçons des études européennes :

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