L’argent et le syndicalisme : cuisines et dépendances

Metis a longtemps hésité à s'emparer d'un sujet ô combien sensible et qui pourrait fâcher. De peur d'alimenter des campagnes nauséabondes alors que l'immense majorité des représentants des salariés est dans ce pays intègre, courageuse, altruiste. Ou encore d'être accusé de je ne sais quel complot antisyndical. Mais les tumultes récents au sein d'une grande confédération syndicale française ont eu raison de nos réserves, et ce d'autant que la question est posée dans bien des pays du monde entier.

Un syndicalisme dual et dépassé

Le déclin syndical paraît sans fin. Dans le monde industriel, il n'y plus guère de pays, à l'exception peut-être de la Belgique, où il ne soit enrayé. Les pays nordiques n'y échappent pas, le modèle allemand non plus. En ce qui concerne la Communauté, la crise favorise un repli national généralisé, y compris chez ceux (Italie, Espagne) qui traditionnellement étaient les plus europhiles. Aujourd'hui, suprématie de l'économique et du budgétaire oblige, la confédération européenne des syndicats, à l'instar de la dimension sociale de l'UE, a quasiment disparu de la carte du jeu européen. Derrière ces constats, des tendances lourdes sont à l'œuvre que Metis a déjà abondamment abordées et commentées. Revenons sur trois d'entre elles.