Vie au travail2019-05-03T11:51:35+02:00

VIE AU TRAVAIL

La charge de travail administrative va-t-elle faire craquer les enseignants-chercheurs ? (Partie 2)

Longtemps, les enseignants-chercheurs ont pu se prévaloir d’un contrôle sur leur travail assez enviable. Certes, ils s’estimaient moins bien rémunérés que les cadres d’entreprises, mais ils n’avaient pas le fil à la patte comme eux. S’ils continuent aujourd’hui d’échapper à l’agenda partagé qui est le lot de ces derniers, la vague les a atteints sur bien d’autres plans : un certain sentiment de perte de sens du travail, l’impression de ne pas parvenir à se consacrer à ce qu’ils ou elles valorisent le plus dans leur métier, une montée des formalismes, une course permanente contre le temps et les urgences. Le tout est résumé par leur dénonciation de la charge administrative. Un groupe de travail de l’université Paris-Est Marne-la-Vallée (UPEM) — désormais intégrée dans l’université Gustave Eiffel — s’est attaché récemment à préciser les constats et à réfléchir à ce qu’il était possible d’entreprendre, à l’échelle d’un établissement, pour améliorer les conditions de travail des universitaires.

La charge de travail administrative va-t-elle faire craquer les enseignants-chercheurs ?

Pascal Ughetto, sociologue, professeur à l’université Paris-Est Marne-la-Vallée (désormais université Gustave Eiffel) a animé récemment une réflexion collective sur la transformation du métier d’enseignant-chercheur. Il livre pour Metis les conclusions de ce travail et ses propres réflexions. Il ne se contente pas d’alerter sur la situation des universitaires, mais propose de réfléchir —ce sera l’objet de la deuxième partie de cet article — à ce qu’il est possible d’entreprendre. Où l’on voit que les universités sont aussi des organisations comme les autres qui ont besoin d’organiser le dialogue sur le travail, et son management.

Travailler dans le nouveau Palais de justice

Une ascension dans le ciel parisien : dans cet informe entre boulevard des Maréchaux et boulevard périphérique, déjà plus capitale, pas encore banlieue, en restructuration massive, à la hauteur de la porte de Clichy, on a vu il y a quelques années se poser un immense périmètre de clôtures de chantier. Des engins sont venus, de plus en plus gros, ils ont arasé puis creusé. Des grues ont projeté leurs silhouettes sur notre horizon. De plus en plus haut. Dessous s’est développée une immense base de béton. Au fil des années, elle a pris forme, s’élevant vers le ciel, de plus en plus élancée. De massif le béton est devenu aérien. Un épiderme de verre l’a enveloppé. Les pare-soleils en même temps panneaux photovoltaïques sont apparus sur la façade Sud. Des arbres ont commencé à verdir ses terrasses.

Le design du travail, un levier pour redonner de l’attractivité aux métiers de l’industrie

Il est nécessaire de changer de regard sur le travail productif en le repositionnant au cœur du processus de conception pour réduire l'écart entre travail prescrit et travail réel et redonner de l'attractivité aux métiers de l'industrie. François Pellerin qui préside le groupe Gestion des Compétences et Organisation du Travail de la Chaire « Futurs de l'Industrie et du Travail » de Mines ParisTech et a fait l'essentiel de sa carrière à Turbomeca (Safran Helicopter Engines) se fait l'avocat ce changement nécessaire.

L’intelligence collective : à quand le Grand débat dans l’entreprise ?

Les processus de concertation et de débat collectif se sont développés d'une part dans le public (État, grands projets d'équipement, collectivités territoriales) et d'autre part dans le privé en s'ignorant superbement. Alors que le gouvernement a lancé le Grand débat national, la question de la parole mérite d'être également posée dans l'entreprise. Or, malgré la soif d'implication de la part des salariés, malgré les bénéfices bien connus de la démarche, l'intelligence collective peine à se développer dans les entreprises françaises. Il faut donc s'interroger sur le pourquoi de cette situation, sur les facteurs clés de succès à réunir et sur les outils à mobiliser.