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par Planet labor

Parmi les initiatives du plan national d’action pour l’année européenne de l’égalité des chances, le Ministère du travail vient de lancer le projet de label national de qualité en matière d’égalité entre les hommes et les femmes. Le but : reconnaître et encourager l’adoption de bonnes pratiques en matière de lutte contre les discriminations liées au sexe au travail dans les secteurs public et privé.

« Un pari sur la créativité et l’innovation dans la gestion des entreprises sur l’intérêt pour elle de développer la qualité des relations internes et sur les moyens de recueillir les fruits de la pleine valorisation des ressources humaines ». C’est ainsi que Rosa Rinaldi, la sous-secrétaire au Ministère du travail et de la Prévoyance, a défini le projet « Bollino rosa S.O.N.O. (Stesse Opportunità, Nuove Opportunità) » (label rose MONO, Mêmes opportunités, nouvelles opportunités) présenté à Rome le 12 octobre.

Les syndicats

Confindustria et les collectivités locales ont adhéré au projet. Ce label de qualité est le premier au niveau national en Italie où des systèmes de certification pour les entreprises qui valorisent l’égalité des chances ont été expérimentés par diverses régions et collectivités locales sur le modèle de ceux déjà instaurés dans d’autres pays européens comme en Belgique, en Allemagne et en France. Le but : réduire les différences de rémunérations entre salariées et salariés, développer des parcours pour la stabilisation professionnelle des femmes et adopter des politiques concrètes de conciliation entre la vie professionnelle et la vie privé.

Un label pour l’égalité des chances

Le « Bollino Rosa S.O.N.O.» sera décernée par le Ministère du travail aux entreprises publiques et privées qui démontrent avoir adopté des stratégies et des pratiques non-discriminatoires, dont la valorisation des compétences féminines et une politique paritaire en matière de salaire. L’efficacité du système de certification sera garantie par un réseau inter-institutionnel permanent (ministères, collectivités locales, partenaires sociaux, membres de la société civile et de l’entreprise) au niveau national et local.

Le parcours de certification

Dans la phase expérimentale qui vient de débuter, le ministère du travail sélectionnera 36 entreprises représentatives du tissu productif italien parmi les quelques 150 ayant souhaité participer au projet. Les entreprises seront certifiées sur la base de la « chaîne de valeur », le processus d’évaluation se basant sur des critères de « transparence, équité, et impartialité » et sur un système de procédures, d’indicateurs parmi lesquels la différence de rémunération, le rapport numérique entre les femmes et les hommes et la présence féminine au sommet de la hiérarchie. En avril 2008 la phase d’expérimentation se terminera avec une Conférence internationale pour approfondir les fins et les objectifs de cet outil. Après l’évaluation des résultats, débuteront la diffusion du modèle, le processus de certification, la définition d’un système soutenable de certification et l’attribution des labels.

Gains pour les entreprises

L’entreprise ainsi certifiée aurait des bénéfices « endogènes » dus à l’adoption d’une organisation favorisant le bien-être de ses salariées et des bénéfices « exogènes » découlant des prix et incitations que le Ministère du travail compte établir en partenariat avec d’autres organismes. L’attribution de ce label pourrait aussi donner lieu à des actions de marketing et de communication basées sur « la reconnaissance de la valeur sociale et culturelle des politiques non-discriminatoires sur le lieu du travail. »

Des inégalités persistantes

Malgré les nombreuses lois contre la discrimination, la condition des Italiennes sur le marché du travail, où les femmes constituent 56% des travailleurs précaires, demeure préoccupante. Selon les dernières données de l’organisme public de recherche scientifique sur le marché du travail et des politiques sociales, Isfol, la différence entre les salaires des femmes et des hommes est de 23% en moyenne, avec un écart qui va de 15% pour les postes moins qualifiés à 40% pour les professions libérales et les postes à haute responsabilité.

e-europnews

dépêche n° 070917 de notre partenaire www.eeuropnews.com

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