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par Cécile Jolly

Selon le ministère britannique de l’Intérieur, près de 800.000 personnes originaires des huit pays d’Europe ayant rejoint l’Union européenne en mai 2004 ont demandé depuis un permis de travail au Royaume-Uni.

Fin 2007, les autorités britanniques avaient précisément reçu 796.000 demandes de permis de travail – 766.000 ont été accordées – émanant de citoyens venant de Pologne, République tchèque, Estonie, Lettonie, Lituanie, Hongrie, Slovénie, Slovaquie. Sur la seule année 2007, 214.510 permis de travail ont été réclamés, contre 234.725 l’année précédente. Mais entre octobre et décembre 2007, les demandes ont reculé de 23% (50.000) par rapport à la même période de 2006 (65.000).

Le Royaume Uni avait été le seul pays de l’Union, avec l’Irlande et la Suède, à accepter d’emblée la libre circulation des travailleurs des pays de l’élargissement. L’afflux de main d’œuvre, polonaise en particulier, avait suscité de vives polémiques chez nos voisins britanniques. Le recul constaté pourrait indiquer que cette « vague » migratoire est en train de se tarir. Ce tarissement pourrait être durable. Tout d’abord, les pays d’Europe centrale et orientale sont engagés dans un processus de convergence qui limite progressivement l’incitation à migrer pour des raisons de différentiels de revenu. Ensuite, ils sont confrontés eux-mêmes à des pénuries de main d’œuvre et mettent en place (Pologne, Hongrie) des dispositifs incitatifs visant à maintenir les travailleurs, qualifiés en particulier, dans leur pays. Enfin, ils entrent dans une phase de vieillissement accéléré de la population qui réduit la croissance de la population active, et donc le potentiel de migration.

Cécile Jolly

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