L’Europe d’après-crise : inquiétudes et lucidité 

Où en sont les différents pays européens 7 ans après la crise commencée en 2008 ? On sait que la France est très portée sur le pessimisme et l'auto-flagellation. De nombreuses études montrent des citoyens français de tout type plus pessimistes que dans les autres pays : c'est sans doute qu'on ne regarde pas assez les autres. L'Europe d'après la crise ne sera pas celle d'avant. Il ne s'agit pas d'être trop sombre mais juste, lucide.

Pourquoi ces gens nous font peur

Ce n'est pas de l'extrême droite dont il sera question ici. Je veux vous parler de cet enthousiasme très mesuré que beaucoup à l'Ouest (peut-être en êtes-vous ?) montrent vis-à-vis de nos concitoyens orientaux, ces gens de l'Est que nous ne connaissons guère et que nous ne comprenons pas. Cela n'est pas nouveau et la « parenthèse » socialiste n'y est pas pour rien. Les liens historiques entre certains pays, la France avec la Pologne, la Serbie, la Roumanie, l'Allemagne avec la Bulgarie, la Tchéquie ou la Croatie, etc.. ou l'élargissement de l'UE à 27 puis 28 n'y changent pas grand-chose : nous voyons d'abord dans ces pays et ces gens de l'Est une menace et non pas une chance ! Peut-on en rester là ? A l'évidence non !

Recherche modèle social … désespérément ?

Presque dix ans après le grand élargissement de 2004, notre compréhension des pays de l'Est se limite souvent à des stéréotypes tels que le traditionnel mythe du plombier polonais. Il est vrai qu'on peut se poser la question : depuis leur entrée dans l'Union, les entrants développent-ils leur propre modèle social européen ? C'est la question à laquelle a tenté de répondre un article de Cristina Neesham et Ileana Tache dans le International Journal of Economics

Slovénie : quand un pays « modèle » se soulève

Slovénie, automne 2012 : les mesures d'austérité introduites par le gouvernement de centre-droit et le manque d'ingénierie sociale conduisent aux premiers mouvements de protestation citoyenne contre les restrictions budgétaires. Fin novembre, un changement décisif prend place au cours des manifestations de Maribor , où une politique municipale jugée inadéquate pousse la population à demander de façon parfois violente la démission du maire de la ville. 

Quand l’indignation flambe

« Les citoyens n'ont plus confiance dans les gouvernements pour les protéger de ce qui est le fruit de l'endettement, de la privatisation. S'ils s'indignent aujourd'hui c'est surtout parce qu'ils voient des gouvernements qui ne peuvent plus faire fonctionner la démocratie, comme cela est attendu de leur part. Les besoins essentiels - le bien être, le bien vivre - ne sont plus assurés car ils ne sont plus à l'abri de la recherche du profit. En outre, les oligarchies sont dominantes dans nombre de pays qui se disent démocratiques ». Ces extraits de l'interview exclusive qu'avait accordée Stéphane Hessel à Metis en janvier 2012 résonnent aujourd'hui de manière éclatante dans notre continent. Petit tour chez nos proches et moins proches sans oublier Chypre !