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Depuis quelques mois, différents pays de l’Union confrontés à des pénuries de main d’œuvre semblent avoir trouvé un possible remède à leur situation : attirer les femmes. « Faute de grives on mange des merles »… à moins que l’on ne soit en train de découvrir quelques vertus aux merlettes.

gender equality

Toujours est-il que le Danemark vient de « démontrer » dans une recherche de la Aarhus School of Business que lorsqu’une entreprise mène une politique d’égalité des chances, assurant aux femmes le même salaire et les mêmes possibilités d’avancement que les hommes, la dite entreprise attire et fidélise le personnel féminin le plus qualifié. Eh oui, ce n’était pas encore démontré, pour les femmes en tout cas. Mais c’est surtout un argument de poids pour un pays qui mise le développement de son marché de l’emploi sur un niveau élevé des qualifications et qui commence à en manquer.

A son tour, le gouvernement britannique annonçait, le 7 mars dernier, un investissement de 15 millions de livres sur trois ans dans un programme consacré à l’insertion de femmes dans les secteurs professionnels où elles sont sous-représentées. Créé en 2006, le programme Women and Work Sector Pathways Initiative a déjà permis à plus de 8000 femmes de trouver un emploi dans des secteurs essentiellement masculins et souffrant d’un manque de personnel qualifié, comme la construction, l’agriculture ou l’automobile.

Familles, je vous aime

L’Allemagne n’est pas en reste. Face à la pénurie croissante de main d’oeuvre qualifiée ou au vieillissement démographique, le gouvernement allemand lance la deuxième édition du concours « Erfolgsfaktor Familie 2008» (La famille, facteur de réussite). Ce concours est destiné aux entreprises pratiquant une politique d’égalité homme-femme ou développant des initiatives permettant de concilier le travail et la famille. « En Allemagne, la question de la conciliation entre travail et famille se pose de plus en plus aux entreprises, pour des questions démographiques et de gestion de la main d’œuvre, mais aussi parce que de plus en plus d’études et d’exemples montrent les bénéfices sonnants et trébuchants que peut tirer une entreprise accueillante qui intègre cette dimension dans sa politique sociale », explique Stefan Becker de « Beruf und Familie ».

Toutes ces initiatives tendraient à prouver, une fois de plus, qu’un bon vieil argument économique ou financier est plus convaincant que les meilleures intentions sociales. L’égalité professionnelle, loin d’être atteinte en Europe, si l’on en juge par le dernier rapport de la Commission, pourrait devenir un enjeu économique et non plus… seulement… l’une des « valeurs fondamentales » de l’Union européenne.

Encore un effort messieurs les syndicalistes, dirigeants d’entreprise ou gouvernants, les travailleuses pourraient bientôt réaliser « qu’elles le valent bien ».

Merci à Planet Labor de ses dépêches précieuses grâce auxquelles cet article a pu être réalisé.

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