par Christophe Teissier
J. Huo, M. Nelson et J.D. Stephens, decommodification and activation in social democratic policy : resolving the paradox, Journal of European Social Policy, Février 2008, vol. 18, n°1
Cet article vise à analyser la manière dont les politiques d’inspiration social démocrate parviennent à concilier deux objectifs en apparence contraires, à savoir la « decommodification » du travail (ou, en français, « démarchandisation ») et l’accroissement de la participation des individus au marché du travail. Le point de départ de l’analyse repose donc sur les catégories forgées par le sociologue Gosta Esping-Andersen dans son ouvrage intitulé « les trois mondes de l’Etat Providence ». Pour cet auteur, un des traits caractéristiques de l’Etat Providence social démocrate (entendez les Etats Scandinaves) réside précisément dans le niveau élevé de « démarchandisation » du travail, c’est à dire la possibilité pour les individus de sortir du marché du travail sans subir de diminution importante de leurs revenus et ce, grâce aux revenus de transferts. Il s’agit principalement pour les auteurs d’approfondir les thèses d’Esping Andersen et de démontrer que démarchandisation du travail (par le biais de la protection sociale) et taux d’emploi élevés sont compatibles. Ils relatent pour ce faire les discussions suscitées par les thèses d’Esping Andersen et s’appuient sur l’exploitation statistique de données empiriques diverses (toutefois limitées s’agissant de la période récente, puisqu’elles ne couvrent que la période 1971-2000). Les conclusions sont claires : les politiques sociales démocrates tendent à concilier efficacement prestations sociales généreuses et haut niveau d’emploi, notamment par le biais des politiques actives de l’emploi.
http://www.ces.fas.harvard.edu/conferences/nordic/papers/Stephens.pdf
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