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par Christophe Teissier

J.White, J.Beswick, Working Long hours, Health and Safety Laboratory, 2003

Trade Union Congress, the return of the long hours culture,  juin 2008

Ces deux documents portent sur les longues heures de travail au Royaume Uni, sujet sans doute intéressant à l’heure du « travailler plus pour gagner plus ». Le premier est un rapport de recherche réalisé pour le compte du Health and Safety Executive. Il s’agit d’une revue de littérature visant à explorer l’incidence des longues heures de travail sur la santé et l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. De manière générale, les longues heures sont ici définies comme celles excédant 48 heures de travail par semaine. Le rapport présente en premier lieu la directive temps de travail, pour ensuite rendre compte de l’importance du phénomène au Royaume Uni et dans le monde. Ce sont ensuite les effets des longues durées de travail qui sont appréhendés. A ce titre, les auteurs relèvent notamment qu’il existe des preuves empiriques solides pour conclure à l’impact négatif de ces modalités de travail sur la santé physique (et dans une moindre mesure psychologique) des salariés et l’équilibre travail/vie privée. Ils relèvent néanmoins que la mesure d’impact doit prendre en compte divers facteurs tels que les caractéristiques individuelles (âge, sexe, personnalité) ou encore le contrôle susceptible d’être exercé par l’individu sur ces heures de travail. Le rapport plaide finalement pour un approfondissement des recherches sur ce champ.

Le second document est un récent et court rapport du TUC britannique, produit dans le contexte des discussions afférentes à la révision de la directive temps de travail. Il présente d’abord l’environnement juridique de l’opt -out britannique (possibilité de consentir individuellement à travailler au-delà des 48 heures hebdomadaires) pour  notamment critiquer l’absence d’un réel contrôle public permettant de garantir le libre choix du salarié. Il présente ensuite les données permettant de mesurer le nombre de salariés travaillant plus de 48 heures par semaine, en regard de la profession exercée, du  sexe, du secteur d’activité et de la région d’implantation. Globalement, un accroissement notable est relevé depuis le printemps 2007 nuançant une régression régulière, observable de 1998 à l’hiver 2007 (de 3 803 000 à 3 096 000 salariés concernés). Si l’on compare l’évolution du phénomène de 2007 à 2008, ce sont en effet 180 000 personnes de plus qui ont été confrontées à de longues heures de travail (données calculées par le TUC sur la base de la Labour Force Survey britannique). Autant de raisons pour évoquer un retour des longues heures de travail et plaider tant pour une révision de la directive temps de travail que pour un meilleur contrôle du respect de la réglementation actuellement en vigueur.         

http://www.hse.gov.uk/research/hsl_pdf/2003/hsl03-02.pdf

http://www.tuc.org.uk/extras/longhoursreturn.pdf

  

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