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par AP, AFP, Clotilde de Gastines

Le groupe Foxconn Technology a organisé mi-août un grand rassemblement déguisé pour « construire un avenir merveilleux » sur le gigantesque site de Shenzhen (près de Hong Kong)

 

Ouvrier Foxconn

D’ordinaire, les jeunes ouvriers chinois de Foxconn assemblent à la chaine Iphones, Ipad et autre bijoux électroniques pour Apple, Dell et Nokia. Le 18 août dernier, une cohorte de l’équipe de nuit a pu croiser en fin de journée, des pom-poms girls, des duchesses victoriennes parmi les 20 000 ouvriers costumés. Ils agitaient des ponpons en déclamant des slogans sur l’amour de la vie et de la famille. La direction a opté pour ces manifestations festives pour remonter le moral de ses troupes après le suicide de dix salariés, qui se sont jetés des toits de l’usine de Shenzhen.

 

Loin de s’en tenir à cette mobilisation, la compagnie a placé des filets de sécurité sur les toits et augmenté les salaires. Une rotation offre aux ouvriers la possibilité d’essayer différentes tâches. Une chambre de détresse leur permet de se défouler (photo). Des embauches sont planifiées en partie pour maintenir la production tout en réduisant les heures supplémentaires au maximum légal, 36h par mois, contre 80h initialement.

 

D’après le blog Chine High Tech, Foxconn a embauché des psychologues, des agents de sécurité et… des moines bouddhistes, afin de faire fuir les mauvais esprits qui rôdent autour de l’usine. Car pour certains, ce serait la principale cause de suicides.

 

Foxconn compte déjà 920 000 salariés répartis dans 16 usines et devrait embaucher 300.000 à 400.000 salariés l’année prochaine. Ces emplois concernent les provinces centrales du pays car le groupe cherche à réduire la taille de ses plus grosses usines de Shenzhen. Après cette annonce, des files d’attente se sont formées à l’entrée des usines.

 

Pour des groupes de défense des travailleurs, cette série de suicides dans les usines chinoises du groupe taïwanais reflète les difficiles conditions de vie de millions d’ouvriers en Chine, astreints à de longs horaires et d’intenses pressions, vivant souvent dans des dortoirs et loin de leurs familles.

 

Le fondateur de Foxconn, M. Gou, affirme lui qu’aucun des suicides n’était directement lié aux conditions de travail dans les usines chinoises du groupe et souligne que les autorités chinoises, qui ont ouvert une enquête, n’ont retenu aucune charge contre lui.

 

 

 

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