par avec AFP, Clotilde de Gastines
La conférence européenne des syndicats (CES) dénonce les pratiques de rémunération dans le secteur bancaire sous la forme d’un calendrier de l’avent. De saison
Comme on ouvre une fenêtre du calendrier chaque matin du mois de décembre, la CES recense ce mois-ci jour après jour les abus qui ont émaillé ces années de crise financière, ont provoqué un mouvement de reconcentration bancaire sans précédent, rendant le secteur encore plus puissant. Les trois banques irlandaises qui ont fait faillite (AIB, Bank of Irland et Anglo Irish Bank) se sont par exemple attribuées 78 millions de bonus et d’augmentations de salaires en 2010.
Donnant l’impression d’aller au-delà des recommandations du G20, le comité européen des superviseurs bancaires (CEBS) a pourtant publié vendredi 10 décembre la version définitive des modalités d’application des règles européennes plafonnant le montant des bonus des banquiers. Le comité, qui regroupe les vingt-sept pays de l’Union européenne, a été chargé de mettre en œuvre des mesures entérinées en juillet par le Parlement européen pour plafonner les bonus des traders et des dirigeants de banque en Europe, accusés d’avoir encouragé une spéculation effrénée au moment de la crise financière.
L’encadrement européen s’appliquera à toutes les filiales des banques européennes, y compris celles situées hors du Vieux Continent. Il prévoit notamment que les bonus soient « proportionnels » à la rémunération fixe des banquiers, que leur paiement soit étalé sur trois ans et que la partie payée en cash ne dépasse pas 50 % du paiement total. En ce qui concerne la partie payée en liquide du versement initial des bonus, le CEBS insiste sur le fait qu’elle devra être limitée à 30 % du total, et même à 20 % pour les primes les plus élevées.
Certaines banques ont déjà trouvé le moyen de contourner cette obligation en triplant les salaires de leurs traders. Les règles entreront en vigueur au premier janvier 2011, les banques devront donc commencer à les appliquer dès cette date, alors que certaines réclamaient l’instauration d’une période de transition. Il a cependant admis que certaines étapes « pourront prendre plus du temps », si elles nécessitent par exemple le feu vert des actionnaires.
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