3 minutes de lecture

par euractiv.fr

L’ancien président de la Commission européenne tire à boulets rouges sur ses successeurs qu’il accuse de tuer l’Europe avec la complicité des institutions de l’Union.

Lors d’une conférence au Parlement européen, mercredi 28 mars, Jacques Delors, président de la Commission européenne de 1985 à 1995, n’a pas été tendre avec ses héritiers qu’il a accusé de « détruire » l’Europe.
Le premier président du Conseil européen a été particulièrement visé. Selon l’ancien leader socialiste, Herman Van Rompuy ne fait rien pour défendre la méthode d’intégration communautaire de l’UE. La Commission et son président, en ont aussi pris pour leur grade. José Manuel Barroso a été qualifié « pompier pyromane » pour son action lors de la crise de zone euro.
Parmi les dirigeants nationaux, il a pointé du doigt le président français, Nicolas Sarkozy, et la chancelière allemande, Angela Merkel. M. Delors a tenu ces propos dans le cadre de la présentation d’une « Alternative Socialiste Européenne », qui est pour lui « offensive de la social-démocratie au sens large ». Devant un public conquis, il a expliqué que le Conseil européen, qui rassemble les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE, était moralement responsable de la crise économique.

Jeux de pouvoir nationalistes
Il a jugé qu’au cours des dernières années, la méthode européenne avait été « travestie », marquant un retour vers le Congrès de Vienne de 1814-1815 et au « cynisme » des rapports des puissances nationalistes. « Si l’on fait ça, c’est qu’on veut tuer l’Europe, c’est qu’elle n’existe plus, qu’elle n’aurait même pas dû exister », a-t-il expliqué.
Il a brièvement fait référence à Nicolas Sarkozy qui, selon lui, tente de rassurer le peuple français en lui disant que l’intergouvernementalisme est la règle, « comme si l’Europe pouvait être une Europe française ». Faisant allusion au fait que les dirigeants justifient souvent leurs décisions en répétant qu’il s’agit de la seule solution en raison de la crise économique, il a affirmé : « Attention à cette explication qui nous est donnée actuellement et qui a pour but de détruire complètement l’héritage des pères de l’Europe. »…

Solidarité en berne
« J’ai le regret de dire aujourd’hui que le dialogue social est absent. Et pourquoi cela me contrarie ? Non pas parce que c’est le contraire de ce que j’ai essayé de faire, mais parce que le dialogue social est à côté du système parlementaire l’un des fondements de la démocratie », a-t-il expliqué. L’ancien président de la Commission a expliqué que la principale cause de la crise était « l’excès de l’idéologie du financement » et la philosophie selon laquelle la valeur ajoutée est « l’augmentation du cours en bourse »…

Lire l’intégralité de l’article sur euractiv.fr

Print Friendly, PDF & Email
+ posts