La forte mobilisation en 2023 contre la réforme des retraites a été marquée autant par l’action de l’intersyndicale et les manifestations importantes dans de nombreuses villes que par son incapacité à faire échec à la réforme. Le livre Le syndicalisme est politique ; questions stratégiques pour un renouveau syndical, coordonné par Karel Yon s’interroge sur ce que cela signifie pour le mouvement syndical, mis ainsi dans l’obligation de réexaminer son rapport au politique.
Il s’inscrit dans la dynamique de celui paru en 2018, Sociologie politique du syndicalisme, (voir dans Metis « Les syndicats, un corps intermédiaire pas comme les autres ? » ), fruit d’une collaboration avec Sophie Béroud et Baptiste Giraud également contributeurs dans le présent ouvrage.
Si le précédent se donnait pour objectif d’examiner les processus d’institutionnalisation du syndicalisme et les modalités d’organisation de l’action syndicale, celui-ci, se propose de réinterroger la place de l’action politique dans les stratégies des organisations syndicales. Fidèle à la démarche socio-historique de ce groupe de chercheurs, il réexamine, au prisme des nouvelles questions posées au monde du travail, la charte d’Amiens (1906), la mise à distance de l’action politique qu’elle a souvent signifiée et son double objectif : défense des revendications immédiates/ construction d’un horizon d’émancipation.
Après avoir brossé les étapes de cette mise à distance et le rôle de l’État dans ce processus, les chapitres suivants analysent comment différents enjeux (combinaison de l’économie et de la gestion, féminisme, transition écologique ou irruption d’un mouvement social marquant comme les gilets jaunes) réinterrogent les conceptions du rapport au politique des principales organisations syndicales. L’objectif des auteurs est de contribuer ainsi à renouveler les réflexions et propositions sur les formes d’un fonctionnement social alternatif dans lequel le syndicalisme trouverait toute sa place.
La rupture portée par le mouvement contre la réforme des retraites
Après avoir fait un bilan des stratégies de la CGT et de la CFDT depuis 1980 face aux impasses de la démocratie sociale avec un État qui n’entend plus accorder aux syndicats qu’une place résiduelle, Karel Yon et Baptiste Giraud, dans l’introduction puis le premier chapitre, partent de l’hypothèse — qui structure l’ensemble de l’ouvrage — que le mouvement contre la réforme des retraites a ouvert de nouveaux chemins à l’action syndicale.
En effet, les syndicats y sont apparus comme les porte-paroles du monde du travail contribuant ainsi tout à la fois à la réhabilitation du sentiment d’utilité syndicale et à l’irruption des intérêts du travail dans le champ politique. Certes le premier avait déjà été sensible lors de la crise du Covid ou dans le soutien syndical à des grèves longues dans des secteurs précarisés comme les hôtels, ou encore lors de grèves face à l’inflation dans des entreprises où les mobilisations sociales étaient très rares. Le second transparaissait dans les tentatives d’alliances entre syndicats et ONG tournées vers la transition écologique comme le « pacte pour le pouvoir de vivre » de la CFDT ou « l’alliance économique et sociale » pour la CGT. Mais ce mouvement marque le moment d’un réinvestissement de la forme syndicale et d’une réaffirmation de la centralité du travail. Citant Bruno Palier qui plaide pour que la gauche fasse de la question du travail une priorité politique afin « de se reconnecter avec les perdants de la modernisation », Karel Yon insiste pour que se crée un dialogue avec les représentants du monde du travail, permettant la promotion de militants issus des classes populaires.
Pour autant, les auteurs brossent également les faiblesses et les limites de la mobilisation contre la réforme des retraites. Reprenant la formule de Jean-Marie Pernot dans son dernier livre (1): « la puissance des manifestations ne vaut pas la manifestation de la puissance », ils pointent les limites politiques et organisationnelles de cette mobilisation et les fragilités structurelles du mouvement syndical. Celles-ci trouvent leur source dans la perte d’influence des syndicats tant dans les entreprises que face à l’État ainsi que dans l’écart entre la diversité du monde du travail et les secteurs qu’ils représentent. Tout en cernant les formes historiquement prises par ces fragilités pour la CGT et la CFDT et les moyens de les surmonter, les auteurs invitent les organisations syndicales à une réflexion sur les conditions politiques d’une transformation sociale — qu’ils appellent de leurs vœux — et énoncent 4 questions qui pourraient structurer ces nouvelles stratégies syndicales :
- se positionner par rapport à l’État
- se positionner par rapport aux partis politiques
- quelle place donner au travail
- comment prendre en compte la diversité du monde du travail avec notamment les tendances les plus récentes (sous-traitance, digitalisation ou encore ubérisation).
Ces questions structurent également les différentes contributions dont les auteurs s’attachent à approfondir comment ces stratégies pourraient être enrichies par les apports des nouveaux rapports sociaux ou mouvements sociaux qui se sont développés dans la période récente afin de permettre aux syndicats de restaurer « leur pouvoir structurel ».
Vers une « gilet-jaunisation » des syndicats ?
Pour analyser ce que les gilets jaunes pourraient apporter aux stratégies syndicales, Sophie Béroud conjugue ses propres observations et les études sociologiques réalisées sur les ronds-points en 2018-2019 pour éclairer l’apparent paradoxe entre la critique vis-à-vis des syndicats proclamée par les leaders de ce mouvement et l’omniprésence des syndiqués sur les ronds-points. En effet, ces études avancent que près d’un tiers des enquêtés ont eu une expérience syndicale et elles permettent de distinguer 3 types de positionnement vis-à-vis des syndicats : ceux qui en ont une expérience déceptive, ceux — auto-entrepreneurs ou intérimaires — dont le statut les en éloigne, ceux qui veulent tisser des liens avec les syndicats, car ils en perçoivent l’utilité sociale. Elles mettent également en lumière l’implication forte de certains militants syndicaux sur les ronds-points et « la joie militante de participer ».
Pour l’auteure, ce sentiment trouve sa source tout à la fois dans le fait de prendre part à des initiatives émanant d’un monde du travail où en dépit d’un travail dévalorisé avec de faibles rémunérations, les syndicats sont peu présents — les « déserts syndicaux — et dans la participation à des pratiques et des formes de politisation qui interrogeaient les pratiques syndicales classiques. Les formes de solidarité, d’auto-organisation sur les ronds-points faisaient la démonstration d’autres façons d’instituer et de renforcer le collectif hors de la sphère du travail. Ces pratiques renvoient à un modèle s’apparentant à celui des bourses du travail qui a pu perdurer dans certaines unions locales et ce sont souvent ces militants qui ont été présents sur les ronds-points. En ce sens, le mouvement des gilets jaunes interroge la capacité du mouvement syndical à articuler travail et hors travail.
En conclusion, Sophie Béroud s’interroge sur le terme de « gilet-jaunisation » des syndicats et plus largement sur les apports de ce mouvement à la stratégie des organisations syndicales. Elle note que la spontanéité et certaines formes de radicalité donnent lieu à des convergences dans des luttes locales comme par exemple les fermetures d’hôpitaux ou la défense des services publics. Ces convergences ont été également sensibles lors des mobilisations contre la réforme des retraites tant dans des appels sectoriels à des formes plus radicales comme les grèves reconductibles que dans les manifestations dont elle note que la cartographie des lieux de forte mobilisation est assez proche de celle de la France des ronds-points.
Ce chapitre n’échappe pas totalement à une certaine idéalisation du mouvement des gilets jaunes. Néanmoins, l’auteure porte sur lui un regard très documenté qui cerne avec pertinence comment les stratégies des organisations syndicales pourraient, en s’investissant par exemple de nouveau dans les unions locales pour retrouver des formes de proximité — notamment avec certaines catégories du monde du travail, souvent les plus précaires — largement battues en brèche ces dernières années par la centralisation découlant de l’accumulation des réformes des modes de représentation dans la période récente.
Quel rôle économique et gestionnaire du syndicalisme ?
Ce chapitre se présente comme un plaidoyer pour un « syndicalisme de combat économique » qui contribuerait à établir une organisation économique nouvelle de la société fondée sur le syndicat. Dans une optique de réalisation par les syndicats de la « double besogne » contenue dans une lecture rigoureuse de la Charte d’Amiens, les auteurs visent à répondre, à travers l’analyse d’une série d’expériences, à des questions sur la place des syndicats dans les espaces décisionnaires de l’économie, et de participation aux décisions stratégiques des entreprises. À cette fin, Guillaume Gourgues et Maxime Quijoux s’appuient notamment sur un rappel historique allant d’une vision du syndicat outil de défense à celle de la délimitation d’un espace de construction d’une politique économique autonome où l’investissement des instances comme des institutions de contrôle ouvrier aurait toute sa place. Sont ainsi passés en revue tant l’« insubordination ouvrière de 1968 » que le cas emblématique de Lip entre 1973 et 1976. Ce dernier est analysé en profondeur en ce qu’il permet de cerner tant les apports des contre-propositions industrielles que ceux du recours à des experts sympathisants ou encore les modes d’implication de l’ensemble des salariés. D’autres tentatives de reprises d’entreprises défaillantes, notamment celles s’appuyant sur les SCOP — Manufrance à Saint Etienne, Imprimerie Helo à Corbeil Essonne… — sont également examinées en mettant l’accent sur les difficultés de marché qu’elles ont dû affronter et leurs limites concrétisées par l’éloignement entre le monde coopératif et le monde syndical (en particulier lorsque celui-ci était mené par la CGT).
Enfin les auteurs avancent une série de propositions visant à dresser les contours d’un syndicalisme de combat économique allant de la nécessité de reprendre le fil des contre-propositions autour des questions de la nature et de la destination de la production à la création de nouveaux droits d’information et d’action comme le droit d’alerte suspensif en cas de danger pour la pérennité des entreprises ou encore la définition d’alternatives prenant en compte des critères territoriaux. Ce faisant, ils interrogent, dans le but de « redonner prise aux salariés sur leur destin économique », la formation des salariés aux enjeux économiques et commerciaux, la place des délégués syndicaux par rapport aux collectifs de travail, la coupure entre les experts syndicaux et la base militante. En conclusion ils posent la question du rapport des organisations syndicales à l’État et celle des conditions de leur autonomie politique.
En dépit de l’intérêt d’une analyse fine des apports aux stratégies syndicales d’une série d’expériences, on ne peut que regretter le parti-pris résolument militant des auteurs pour un syndicalisme de combat économique visant à « disputer la souveraineté gestionnaire du capital ». Celui-ci les conduit à un certain sectarisme se traduisant notamment dans la disqualification de toutes autres démarches et propositions de chercheurs qui, à l’instar d’Isabelle Ferreras (voir son interview dans Metis) ou d’autres travaillant dans cette mouvance, tentent de concevoir avec une ambition du même ordre, des voies alternatives pour que soit prise en compte la voix des travailleurs à égalité avec celle des apporteurs de capitaux financiers.
Pour un renouveau syndical féministe
Les auteures de ce chapitre s’attachent à « scruter » le traitement des violences sexistes dans les syndicats dans le sillage post #MeToo. Au préalable, Pauline Delage et Fanny Gallot font une généalogie des dispositifs mis en place par la CGT et la CFDT pour s’attaquer à la marginalisation des femmes dans les activités syndicales. C’est ainsi que dans le contexte des mouvements féministes des années soixante-dix se mettent en place dans les années quatre-vingts des politiques de promotion de la parité visant à favoriser la représentation des femmes dans les instances syndicales. Si ces politiques encadrées par des contraintes juridiques en termes de quota ont permis des avancées, les auteures montrent, en s’appuyant sur des archives syndicales et des témoignages oraux de responsables syndicales, qu’elles trouvent leurs limites dans le fonctionnement effectif de ces instances dans lesquelles il est attendu des femmes qu’elles entrent « dans le moule masculin », c’est-à-dire qu’elles reprennent des pratiques marquées par l’héritage d’un modèle masculin et sexiste.
Au milieu des années quatre-vingts, le problème du harcèlement sexuel au travail est intégré dans les revendications sur l’amélioration des conditions de travail en s’appuyant notamment sur des associations féministes comme l’Association européenne contre les violences faites aux femmes (AVFT). Ce travail en commun et le soutien à des luttes emblématiques contre le harcèlement sexuel au travail ont ouvert la voie à des évolutions législatives en 2012 ainsi qu’à une prise de conscience des organisations syndicales pour l’intégration de la lutte contre le harcèlement sexuel dans les revendications débouchant sur des formations et l’élaboration de guides. Toutefois, ces revendications peinent à devenir prioritaires et les organisations syndicales sont peu perçues par les salariées comme des appuis sur ce terrain, ce qui n’encourage pas l’investissement syndical.
Pour les auteures, c’est la dynamique impulsée par le mouvement #MeToo qui permettra de briser ce cercle vicieux et donnera une impulsion décisive aux actions syndicales. S’appuyant sur des exemples puisés dans la presse de mise en cause de responsables syndicaux, elles avancent que ce mouvement a permis d’ouvrir également la voie à la prise de conscience des logiques de genre ainsi que d’un climat sexiste dans les organisations syndicales « qui structure la division du travail syndical et le rapport au pouvoir dans ces organisations ». Pour y remédier, sont mises en place des procédures variées visant à recueillir la parole des victimes dont le fonctionnement soulève de nombreuses difficultés tenant à ce qu’elles empruntent aux pratiques judiciaires sans pouvoir revendiquer une légitimité du même ordre.
En conclusion, constatant la persistance de « la division sexuée du travail militant » concrétisée dans celle des inégalités entre les femmes et les hommes dans les organisations, les auteures plaident pour une modification du fonctionnement interne des organisations qui implique « de s’organiser collectivement en tant que féministes et en tant que syndicaliste » […] « pour repenser le syndicalisme d’un point de vue féministe ». Elles encouragent également l’élaboration des revendications au prisme du genre afin de favoriser la syndicalisation des femmes, notamment dans les secteurs précarisés.
Si le point de vue résolument féministe adopté peut parfois peser sur l’analyse, les auteures apportent néanmoins une riche mise en perspective historique de la prise de conscience de la place des femmes tant dans l’activité syndicale que dans les organisations et des limites auxquelles elles se heurtent. Elles montrent également comment les mouvements de la société, à l’instar de Metoo, viennent questionner les stratégies et les pratiques syndicales.
Le syndicalisme au défi de la transition écologique
Dans ce chapitre Adrien Thomas dresse un panorama des défis posés au syndicalisme par la transition écologique concrétisée notamment par la décarbonation de l’économie. Celle-ci prend des configurations variées suivant les secteurs et les entreprises ainsi que selon les différentes échelles territoriales. Les syndicats sont ainsi confrontés à des intérêts contradictoires qui peuvent les conduire à développer des stratégies ambiguës visant à tenter de minimiser la réglementation pour préserver l’emploi. Aussi c’est la capacité des syndicats à articuler impératifs sociaux et écologiques, objectifs à court et moyen terme qu’ils soient sectoriels ou plus généraux qui est interrogée. Cela implique pour les syndicats, souvent cantonnés à des questions de relations professionnelles dans l’entreprise, de se remobiliser sur des enjeux de politique industrielle face aux enjeux industriel, énergétique, de transport et de commerce international portés par la décarbonation de l’économie. De tels défis ouvrent vers un élargissement des revendications et la prise en compte de dimensions plus sociétales qui peuvent passer par des alliances avec d’autres types d’organisations dépassant le champ syndical. De telles tentatives ont commencé à se mettre en place avec plus ou moins de succès et de contradictions tant à la CFDT qu’à la CGT (cf. supra). Mais la transition écologique peut également offrir l’opportunité d’une ouverture vers les jeunes générations fortement mobilisées sur les questions climatiques.
Pour autant l’auteur recense également les nombreux obstacles et risques pour les organisations syndicales dans la mesure où la décarbonation entraine des changements de process de production et l’émergence de nouvelles industries « vertes » quelquefois au détriment des industries classiques. Le risque perçu est alors que les fortes garanties statutaires obtenues dans les industries électriques et celles émettant des gaz à effet de serre laissent place à des garanties plus faibles dans ces nouvelles industries peu syndiquées. Ce risque se traduit également dans la crainte de remplacement d’emplois de bonne qualité par des emplois moins bien rémunérés et de qualité moindre.
L’auteur met aussi l’accent sur le niveau international où domine dans les arènes des Nations Unies la notion de « transition juste », laquelle cherche à articuler des priorités en termes de protection de l’emploi et de protection de l’environnement. À cet effet les syndicats — coordonnés par la CSI (Confédération syndicale internationale) — sont depuis 2008 parties prenantes des COP. Ainsi, l’accord de Paris aborde « les impératifs d’une transition juste pour la population active et la création d’emplois décents et de bonne qualité » avec l’ambition de conjuguer justice sociale et participation des salariés par le dialogue social afin notamment de promouvoir par des partenariats avec les entreprises les investissements dans les secteurs verts tout en accompagnant les travailleurs susceptibles de perdre leurs emplois.
L’auteur pointe également les ambiguïtés de ces orientations au niveau international avec d’une part le risque de « green washing » des entreprises impliquées et d’autre part l’hétérogénéité des positions nationales selon par exemple le poids du charbon dans les économies, ces ambiguïtés pouvant se retrouver au niveau national entre différentes confédérations syndicales ou à l’intérieur même des confédérations entre différentes fédérations comme l’a montré le dernier congrès de la CGT. Pour les syndicats l’enjeu stratégique est donc de faire coexister à différents niveaux des intérêts multiples et contradictoires et de trouver pour ce faire des formes de démocratie syndicale de qualité. Celles-ci pourraient reposer sur des structures territoriales comme lieu d’échange avec des mouvements environnementaux et sur le développement d’une expertise syndicale autonome susceptible de favoriser les convergences entre organisations.
Cette contribution dresse un bilan large et argumenté des difficultés posées au syndicalisme par la transition écologique et permet de soulever les questions de stratégie auxquelles il devra répondre.
Au-delà d’un positionnement radical, qui peut être discuté, sur le rôle central que devrait jouer le syndicalisme dans l’arène politique pour faire advenir un autre modèle de société, ce livre cerne de façon pertinente et documentée un certain nombre de défis auxquels sont confrontées aujourd’hui les stratégies des organisations syndicales. Quelles que soient les questions abordées dans les différentes contributions, émergent de façon transversale des éléments de réflexion pour les organisations syndicales en termes de retour à des formes de proximité avec les salariés, d’élaboration de modalités de démocratie sociale tenant compte de la place des territoires et de celle d’autres organisations émanant plus largement de la société ou encore de reconfiguration des rapports à l’expertise.
Pour aller plus loin
- Pernot JM, 2022, Le syndicalisme d’après, ce qui ne peut plus durer, Ed du détour, 2022
- Palier B. (coord.), 2023, Que sait-on du travail, Presses de Sciences Po
- Ferreras I., Batilana J., Méda D., 2020, Le Manifeste Travail, Démocratiser, démarchandiser, dépolluer, Seuil, octobre
Laisser un commentaire