Les articles de Danielle Kaisergruber

Philosophe et littéraire de formation, je me suis assez vite dirigée vers le social et ses nombreux problèmes : au ministère de l’Industrie d’abord, puis dans un cabinet ministériel en charge des reconversions et restructurations, et de l’aménagement du territoire. Cherchant à alterner des fonctions opérationnelles et des périodes consacrées aux études et à la recherche, j’ai été responsable du département travail et formation du CEREQ, puis du Département Technologie, Emploi, Travail du ministère de la Recherche. Histoire d’aller voir sur le terrain, j’ai ensuite rejoint un cabinet de consultants, Bernard Brunhes Consultants où j’ai créé la direction des études internationales. Alternant missions concrètes d’appui à des entreprises ou des acteurs publics, et études, européennes en particulier, je poursuis cette vie faite de tensions entre action et réflexion, lecture et écriture, qui me plaît plus que tout.

Je ne suis pas une moyenne statistique !

Personnellement, j'ai du mal à me dire que je suis une moyenne. Et nous, collectivement, ne ressemblons guère à des agrégats statistiques. Réflexions à propos des événements récents : comment est-il possible de ne pas savoir lire la société dans laquelle on vit, d'être autant « à côté de la plaque » (je parle de nos dirigeants en France) ? De ne rien voir, ou si peu ? Comment un tel manque d'intuitions sociologiques et de connaissance du social ? Trop de chiffres. Trop de statistiques et pas assez d'intelligence pour les faire parler.

Comment les sociétés voient les jeunes ?

Le livre de Tom Chevalier La Jeunesse dans tous ses Etats est passionnant. Il pose quelques questions essentielles aux différents Etats européens : à quel âge est-on citoyen bien sûr, mais aussi à quel âge perçoit-on telle ou telle allocation, comment sont financées les études, qui est aidé : la famille ou le jeune ? Selon les réponses, le parcours, l'entrée dans la vie active et dans la vie adulte a des couleurs différentes. Et cela dit beaucoup sur les sociétés.

La France au milieu du gué

Les réformes vont bon train, souvent critiquées, mais assumées par le gouvernement comme cohérentes. Un grand nombre de ces réformes visent le modèle socio-économique qui nous caractérise. Il faudrait « changer de modèle social » entend-on, mais qu'est-ce à dire ?

Fief : un vrai conte philosophique sur des jeunes qui attendent

Un premier roman, prix des lecteurs Inter 2018. C'est un livre à lire et que l'on lit d'une traite : ce n'est pas qu'il s'y passe beaucoup de choses, ou alors des choses répétitives, ou alors assez ténues.

Par |2019-08-05T14:33:49+02:0024 septembre 2018|Mots-clés : , , , , , , , , |

Les inégalités de destin…

En utilisant l'expression « Revenu universel d'activité » pour qualifier ce qui sera une allocation unique regroupant plusieurs « social benefits », Emmanuel Macron et Agnès Busyn ont remis en lumière les questions du lien entre revenu et travail.

2019, année européenne

Avec la rentrée, on se projette toujours un peu dans ce calendrier bis à caractère scolaire : « l'année 2018-19 ». L'actualité de l'été : difficultés des pays européens à trouver des solutions pour les bateaux de migrants, rencontre au sommet des populistes Orban et Salvini, feuilleton du Brexit mou ou dur, avec ou sans accord, nous rapproche des élections européennes du printemps 2019.

La France des Belhoumi – Travail et famille, ou le malheur d’être un garçon

Voilà un beau roman familial, et aussi un livre de sociologue, pour l'été : La France des Belhoumi, portraits de famille de Stéphane Beaud. Une double histoire : celle de la fratrie - huit enfants quand même ! certains nés en Algérie, les suivants en France - et de leurs parents, mais aussi celle du chemin fait par le sociologue avec cette famille pendant cinq ans. Avec une leçon : l'intégration se fait !

Le temps des grèves et des congrès

Étrange mois de mai 2018 : pour peu qu'il y ait du soleil, cela aurait presqu'un parfum d'été. Entre jours de grève des trains, jours de grève des avions, jours fériés et « ponts » subséquents, on voit les Français jongler entre jours de travail, jours de RTT, jours de congés, rattrapage du travail en retard le matin tôt ou le soir tard, travail emporté à la maison. Nombreuses sont les entreprises qui découvrent qu'un peu de télétravail c'est pas mal du tout. En somme, on compose avec les mouvements sociaux comme on compose avec la météo puisque, comme le répètent les conversations entre voisins « le temps on n'y peut rien, il faut le prendre comme il est... »

Mai 68, et après

(Extraits de mon Journal, écrit en 2004)« Premiers jours de mai : à la Sorbonne, dans l'amphithéâtre Descartes et ses hauts gradins, je me sentais loin. J'avais été à quelques manifestations, mais plutôt sur les marges, comme hésitante à me fondre dans la foule. Pourquoi ? En y réfléchissant aujourd'hui, je ne sais pas. Peut-être les élèves, des filles uniquement, de la Khâgne de Jules Ferry, n'étaient-elles pas très faciles à mobiliser. Celles avec qui j'avais participé aux "Comités Vietnam de base" étaient communistes donc assez méfiantes quant à cette drôle de révolte estudiantine vite qualifiée de "petite-bourgeoise". C'est venu après.(...)

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