CHRONIQUE DES REFORMES
Réforme de la formation professionnelle : où en est-on 5 ans après ?
Jean-Marc Dubau a présidé l’OPCA « Transport et services » jusqu’à son intégration en 2019 dans l’OPCO-Mobilités. Il y siège aujourd’hui dans le Conseil des métiers. Il est délégué syndical CFDT, coordinateur national dans l’entreprise TRANSDEV, entreprise spécialisée dans la gestion de transports urbains et interurbains de voyageurs. Il est également secrétaire fédéral FGTE-CFDT. C’est un acteur engagé et convaincu de l’importance de la formation professionnelle pour la vie des entreprises et celles des salariés. Il y a 5 ans, la loi « Pour la liberté de choisir son avenir professionnel » entrait en vigueur. Une occasion d’en faire un premier bilan pour Metis. Jean-Marie Bergère a rencontré Jean-Marc Dubau.
Revenu universel d’activité et Service public de l’insertion
En 2019, Olivier Noblecourt est Délégué interministériel à la prévention et à la lutte contre la pauvreté. Il est en charge de piloter le déploiement de la stratégie pauvreté présentée par le Président de la République le 13 septembre 2018. Il organise deux concertations, l’une sur le revenu universel d’activité (RUA) censé regrouper a minima le RSA, la prime d’activité et les aides au logement, l’autre, avec Jean-Marie Marx, Haut-commissaire aux compétences et à l’inclusion par l’emploi, sur la création du service public de l’insertion, (SPIE), garant d’un accès universel aux droits et d’un accompagnement tourné vers l’emploi. Il avait répondu pour Metis aux questions de Danielle Kaisergruber. Il est intéressant de relire ses propositions au moment de la création de France Travail.
Ordonnances Travail de 2017 : quel bilan ?
Quel bilan peut-on tirer des ordonnances Travail ? Au-delà des travaux du comité d’évaluation des ordonnances pilotée par France Stratégie dont le rapport a été rendu public fin 2021, la journée d’étude organisée par l’IRES et l’ISST le 23 septembre dernier, rassemblant chercheurs, syndicalistes et praticiens, visait à rendre compte et mettre en débat les résultats de recherches menées sur les effets des ordonnances sur les négociations de branche et d’entreprise ainsi que sur l’activité des instances de représentation du personnel. Si le déclin auguré des premières par la remise en cause de la hiérarchie des normes n’est pour l’heure pas au rendez-vous, on assiste à une amplification du mouvement de recentralisation des instances de représentation du personnel, qui interroge l’amélioration attendue de la qualité du dialogue social.
Capital humain et productivité ; les responsabilités du système d’éducation et de formation
Au moment où une réforme des lycées professionnels est en chantier et que le nouveau ministre réfléchit à un projet d’ensemble concernant le système éducatif, une récente note du Conseil d’analyse économique (CAE) apporte un éclairage intéressant sur les responsabilités du système d’éducation et de formation dans la baisse de la productivité du travail en France, notamment par rapport à l’Allemagne et aux États-Unis (« Cap sur le capital humain pour renouer avec la croissance de la productivité » Note du CAE, n° 75, Septembre 2022, Maria Guadalupe, Xavier Jaravel, Thomas Philippon et David Straer).
Assurance-chômage, saison 2 : une réforme à double fond
Pour une part, la loi portant réforme de l’assurance chômage qui vient d’être adoptée ne fait que reconduire celle de 2019, dont la mise en œuvre a buté d’abord sur la crise sanitaire, ensuite sur quelques déconvenues juridiques. Mais pour une autre elle va beaucoup plus loin, dans deux directions : celle de « l’activation » des chômeurs, en réponse aux difficultés de recrutement ; celle de la reprise en main par l’État d’un régime dont la gestion n’aura bientôt plus de paritaire que le nom. Est-ce bien à la hauteur des enjeux ? Transition écologique, souveraineté économique, modèle de consommation, l’heure est à de vastes recompositions, où l’assurance chômage aurait pu se voir confier un autre rôle que celui de régulateur de court terme du marché du travail. A fortiori si les chocs en cours repoussent comme c’est probable la perspective du plein emploi.
La « grande Sécu », un fantasme technocratique
Assurance maladie et complémentaires santé sont les deux piliers fondamentaux de notre système de santé. Le projet de « grande Sécu », que d’aucuns réclament aujourd’hui, vise à les concentrer sous la seule responsabilité de l’Assurance maladie, opérant ainsi une quasi-nationalisation des mutuelles. Percevoir les conséquences de ce projet nécessite de se poser une question : de quoi sont morts les dinosaures ? Les paléontologues ont apporté trois réponses : le manque d’agilité, le changement climatique et le rétrécissement du cerveau.