Le 21 juin 2023 Marylise Léon succèdera à Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT depuis un peu plus de 10 ans. Succession annoncée, préparée, « dans la continuité », au moment où la CFDT a recruté 43 000 nouveaux adhérents ces derniers mois marqués par l’opposition de l’intersyndicale à la réforme gouvernementale des retraites. En juillet 2018, Marylise Léon avait reçu Jean-Marie Bergère pour un « entretien dense et amical » pendant lequel elle avait évoqué son parcours, ses valeurs, le syndicalisme. Nous avons le plaisir de republier son interview.
Michel Weill a participé à une enquête en région Auvergne-Rhône-Alpes sur la réalité du dialogue social dans les entreprises ayant, ou revendiquant, « un mode de gouvernance atypique ». L’idée est née en 2019 avant la crise sanitaire. Ce qui aurait pu être une contrainte est devenu une opportunité : qu’est devenu le dialogue social dans ces entreprises et en quoi ces formes de management, d’organisation et de gouvernance ont-elles permis de mieux résister à la crise sanitaire ? Il présente les points essentiels de cette enquête réalisée au sein de l’Association Réalité du Dialogue Social (RDS).
Isabelle Berrebi Hoffmann, directrice de recherche au CNRS (Lise-Cnam) et Quentin Chapus, maître de conférences en économie à Sciences Po Bordeaux, ont publié récemment un important article intitulé « Des luttes éthiques aux luttes sociales » (Revue Réseaux-La Découverte). Il porte sur les mouvements de contestation menés aux États-Unis par des salariés des GAFAM de 2015 à 2021. Ils répondent aux questions de Jean-Marie Bergère pour Metis.
Quel bilan peut-on tirer des ordonnances Travail ? Au-delà des travaux du comité d’évaluation des ordonnances pilotée par France Stratégie dont le rapport a été rendu public fin 2021, la journée d’étude organisée par l’IRES et l’ISST le 23 septembre dernier, rassemblant chercheurs, syndicalistes et praticiens, visait à rendre compte et mettre en débat les résultats de recherches menées sur les effets des ordonnances sur les négociations de branche et d’entreprise ainsi que sur l’activité des instances de représentation du personnel. Si le déclin auguré des premières par la remise en cause de la hiérarchie des normes n’est pour l’heure pas au rendez-vous, on assiste à une amplification du mouvement de recentralisation des instances de représentation du personnel, qui interroge l’amélioration attendue de la qualité du dialogue social.
Quelle stratégie syndicale suivre face à l’introduction des nouvelles technologies numériques dans les activités économiques ? La séance du 16 juin dernier du séminaire international de l’IRES avait pour objectif d’avancer des éléments de réponse à partir de l’exemple allemand. Gerard Bosch, (professeur de socio-économie du travail à l’Université Duisbourg-Essen) y exposait les enseignements qui pouvaient être tirés de l’évaluation de l’approche syndicale expérimentale face à la digitalisation de l’industrie — aussi nommé « Industrie 4.0 » .
L’actualité de ces dernières semaines a mis en avant de nombreux conflits salariaux dans les entreprises au moment des négociations annuelles sur les salaires. Ceux-ci se déroulent dans le contexte contrasté d’une certaine reprise de l’inflation et d’augmentations légales du Smic pour la compenser, ainsi que de tensions sur le marché du travail. Dans de nombreux secteurs d’activité, les branches sont interpellées.
Dans le contexte de la pandémie, de retour de l’inflation et d’augmentation des carburants, mais aussi des tensions sur le marché du travail, des revendications salariales se font jour un peu partout en France. Metis a décidé de faire un zoom sur la région Auvergne-Rhône-Alpes, deuxième région française dont l’économie se caractérise entre autres par le poids de l’industrie et du tourisme, deux secteurs particulièrement sensibles en matière de recrutement. Michel Weill a interrogé Agnès Naton, secrétaire régionale de la CGT Auvergne-Rhône-Alpes.
Nous sommes « tous les accords signés en matière de classification des emplois encore en vigueur dans la métallurgie à ce jour » et nous nous adressons à vous pour témoigner. Nous allons disparaître, notre mort est annoncée. Oh, nous ne sommes pas à plaindre, nous avons fait notre temps, c’est le moins que l’on puisse dire. Dites, près de 50 ans tout de même ! Mais c’est aussi tout notre environnement qui va être repensé globalement, toutes les dispositions conventionnelles avec pas moins de 76 conventions territoriales et deux de portée nationale (sidérurgie et ingénieurs-cadres). Une petite révolution dans le paysage social français.
Alors que l’urgence climatique s’est progressivement installée au cœur du débat public, l’action publique en matière environnementale cristallise les contestations depuis le mouvement des gilets jaunes en 2018 jusqu’au projet de loi climat. Uniquement appréhendée par le prisme de l’État, la question climatique gagnerait à être pensée dans une démarche de négociation collective pour dépasser l’antagonisme récurrent entre la « fin du mois » et la « fin du monde ». C’est la logique dans laquelle s’inscrit le mouvement de l’éco-syndicalisme.
Le terme de dialogue social devient de plus en plus prégnant dans l’analyse des transformations des relations collectives de travail, supplantant celui de négociation collective. Que signifie ce mouvement ? Peut-on donner un contenu plus précis à ce qui apparaît à bien des égards comme un mot-valise à visées tant politique ou idéologique que sociale ?
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