Lettre ouverte à Emmanuel Macron

Camarade,Bon je sais que ce n'est pas ton vocabulaire préféré... je le fais un peu exprès, je l'admets, ça doit tenir à ma nature rebelle, pour ne pas dire insoumise ! Depuis que tu t'es lancé en politique je t'ai suivi avec beaucoup d'intérêt. Sans forcément toujours adhérer, loin s'en faut. D'ailleurs ça a commencé avec tes fameux cars : moi j'ai toujours été un fan de trains. Même quand ils sont en retard, même quand ils sont en grève (et ça fait beaucoup en cumulé !)

Chez nous

Autant le dire tout de suite, je partage comme sans doute la plupart d'entre vous, l'objectif de Lucas Belvaux : il faut combattre le Rassemblement Bleu Marine et le Front National. Je crois aussi tout comme lui que le cinéma peut être une arme efficace. Mais la question qui est devant nous est autre. Elle porte sur le contenu de la critique, les termes de la dénonciation, l'angle d'attaque. Force est de constater que nous n'avons apparemment pas trouvé la bonne réponse. Celle que nous propose le film Chez nous  ne fait sans doute pas exception

Quand le FN charme les travailleurs

Il nous surprend d'élection en élection. Alors qu'il est très libéral, le parti voit se rallier à sa cause de plus en plus d'ouvriers. Sur fond de peur du déclassement et du chômage, son assiette électorale s'élargit encore au-delà : femmes, employés du privé et jeunes se laissent désormais bercer par la douce voix de Marine. Surprise oui, car, les propositions du FN en termes d'emploi et de travail se rapprochent du néant et - passées la préférence nationale et la sortie de l'UE - la ligne du parti tombe rapidement en lambeau. Cet article est écrit dans le prolongement d'un débat organisé par la Fondation Jean-Jaurès en septembre dernier 

Le réveil des « invisibles »

« Quelques différentes puissent être nos opinions, il est un fait sur lequel, d'un bout à l'autre de la terre, nous sommes tous d'accord aujourd'hui, c'est que notre monde se trouve dans un état anormal, qu'il traverse une grave crise morale. En particulier, quand on regarde l'Europe, on a le sentiment que tous les peuples et les nations qui la composent se trouvent dans un état de nervosité maladif. Le plus petit motif suffit pour provoquer une émotion intense (...). Personne ne croit à un développement calme et productif ». Ces mots du grand écrivain autrichien Stefan Zweig résonnent aujourd'hui de manière singulière. Et ce, bien au-delà des pensées et commentaires qui affluent depuis que la démocratie française a fait place au Front National.