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A 51 ans, Jan Dereymaeker s’apprête à rejoindre la nouvelle Confédération Syndicale Internationale (voir controverse). Flamand et fier de l’être, Jan a passé sa vie dans les relations internationales. Lycéen, le voilà engagé dans la Jeunesse Etudiante Chrétienne qui sera son école de vie et dont il deviendra à l’âge de 21 ans le secrétaire de la coordination européenne. Voir, juger, agir dans une jeunesse étudiante du milieu des années 1970 en plein bouillonnement, tel est le défi de la période. A côté de cet engagement qui lui fera côtoyer très jeune, notamment au sein du Conseil de l’Europe, des militants politiques, associatifs et religieux, il mènera des études de musique, de criminologie et de théologie et découvrira avec passion la Catalogne où il rencontrera sa future femme.

Mais en 1982, il est temps de penser à quitter le milieu étudiant et le voilà recruté par l’Observatoire social européen, organisme syndical d’études fondé par la CISL italienne et la CSC Belge où il s’occupera des questions migratoires intra et extra européennes. Jan est pourtant plus à l’aise dans l’action que dans les études. Ses talents de coordinateur européen polyglotte avaient été remarqués. Jan Dereymaeker parle couramment le néerlandais, le français, l’anglais, l’espagnol, sans oublier le catalan… Il est vite sollicité par le Forum européen de la jeunesse, un organisme dépendant du Conseil de l’Europe et qui rassemble toutes les organisations européennes de jeunesse de toutes origines, pour en rejoindre le secrétariat général. Représenter et concilier tous ces mouvements aux orientations si diverses, du scoutisme au jeunes communistes en passant par les auberges de jeunesse et tant d’autres, tout en essayant de porter une voix utile sur la scène des institutions européennes, ce rôle, Jan va l’assumer pendant 4 ans avant d’être embauché à Barcelone par..le comité d’organisation des jeux olympiques pour mettre en place des activités destinées aux jeunes.

Cela fait alors 14 ans qu’il travaille pour des organisations de jeunesses, tantôt confessionnelles, tantôt institutionnelles ou sportives. Il lui faut passer à autre chose. En 1990, la Confédération des Syndicats Chrétiens de Belgique lui propose de diriger le service des relations internationales. Les activités y sont très variées : il touche de près aux relations entre syndicats européens, à la CES, à l’élargissement à l’Est, aux relations avec l’OIT et avec la Confédération Mondiale du Travail mais aussi et surtout aux relations avec les syndicats des pays du Sud, avec qui la CSC a de nombreux programmes de coopération. Kinshasa, Abidjan, Dakar, Cotonou, Bamako… l’Afrique syndicale, notamment francophone, n’a guère plus de secrets pour lui. Il y développe entre autres « Social Alert », un réseau international de défense des droits économiques, sociaux et culturels qui unit syndicats et mouvements sociaux du Nord et du Sud.

C’est riche de tout ce parcours qu’il prendra ses fonctions à la CSI pour s’y occuper en priorité des relations de coopérations Nord Sud. Hier considérées par beaucoup comme une tâche secondaire voire un peu assistancielle, ces relations sont aujourd’hui au cœur de l’ambition de la CSI : développer une action syndicale à la mesure de la globalisation. Jan a ici du pain sur la planche !

Claude-Emmanuel Triomphe

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