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Un an après la mise en place du CDD senior, l’échec est au rendez vous. Il semble que cette mesure singulière ne contribuera pas vraiment à atteindre l’objectif européen d’un taux d’emploi des 55-64 ans de 50 % en 2010, contre 38 % actuellement.

L’accord sur l’emploi des seniors, signé le 29 mars 2006 par les trois confédérations syndicales CFDT, CGC, CFTC, n’a pas produit dans la première année de sa mise en oeuvre les effets escomptés. Le contrat à durée déterminée destiné aux seniors de plus de 57 ans et sans emploi depuis au moins 3 mois, a bénéficié, selon les Echos, à moins de 20 personnes. C’était la mesure emblématique d’un accord qui comportait par ailleurs des dispositions visant à favoriser le maintien dans l’emploi et l’aménagement des fins de carrière. Un budget de 10 millions d’euros avait été prévu pour accompagner le lancement du plan en 2006. La moitié de ce budget a été consacrée à une campagne de communication. Le reste n’a pas été utilisé, il était destiné à soutenir les actions de gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences dans les branches et à soutenir les démarches d’entreprises visant à améliorer les conditions de travail. Les branches professionnelles devaient dans les 6 mois suivant la date d’entrée en vigueur de l’accord négocier « les mesures les plus appropriées à l’atteinte des objectifs énoncés ». Elles n’ont pas bougé ou peut-être pas encore abouti. Les acteurs patronaux comme syndicaux semblent avoir quelque mal à dépasser le discours des bonnes intentions et à trouver des solutions appropriées. Mais peut-on dissocier le problème des seniors de celui plus large de la crise du travail qui affecte notamment la France ?

On peut rappeler quelques chiffres précisés par le ministère du Travail : 350.000 personnes de plus de 50 ans sont demandeurs d’emploi, 400.000 personnes de plus de 55 ans sont indemnisées tout en bénéficiant d’une dispense de recherche d’emploi.

Le travail des seniors préoccupe tout particulièrement les pays européens confrontés à la question du financement des retraites mais aussi à une pénurie de main d’œuvre croissante. C’est ainsi que tout récemment, le patronat danois DI (Dansk Industri) a proposé au gouvernement de réduire l’impôt des seniors de 64 à 66 ans de 100 000 couronnes par an soit 14500 euros ! Au Danemark, le taux d’emploi des 55-64 ans est de 60%, (la Suède fait mieux à 69 %) mais chute à 15 % pour les 65-69 ans. A titre de comparaison, pour cette même tranche d’âge, la France se situe à 3%. Modèle social danois quand tu nous tiens !

Laurène Fauconnier

Voir « L’emploi des seniors dans l’Union européenne » statistiques Eurostats

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