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Des cadres séquestrés durant trois jours à Toul pour cause de fermeture d’usine chez Michelin, des métallurgistes sceptiques à Gandrange devant le nouvel interventionnisme présidentiel qui promet d’investir (après tant d’autres..) sur un site jugé non compétitif par les dirigeants de Mittal, tout cela secoue moins les Français que l’affaire Nokia en Allemagne qui fait la une depuis un mois.

Le 15 janvier dernier, le PDG finlandais du groupe annonçait en effet son intention de fermer en quelques mois sa dernière usine européenne de production de téléphones portables pour la transférer en Roumanie. 2300 salariés du site de Bochum, sans compter les sous-traitants, se voyaient brutalement privés d’emplois alors qu’ils avaient depuis quelques années accepté de plus en plus en plus de flexibilité. En Roumanie, le nouveau site, construit par une entreprise..allemande, vient d’ouvrir. Il devrait faire, malgré des salaires inférieurs 220 € par mois, le bonheur des autorités locales et d’une région qui n’avaient connu jusqu’à présent que restructurations et vagues d’émigrations. L’avenir du site de Bochum, rentable mais pas assez, déchaîne les passions en Allemagne. Les syndicalistes crient à l’absurdité économique et veulent croire qu’une négociation est possible. Plusieurs ministres parlent de scandale et agitent la menace d’un boycott des produits Nokia. Entre irresponsabilité, imprévoyance et impréparation, l’histoire est-elle toujours condamnée à se répéter ? A quand une autre conduite des restructurations à l’échelle des grands groupes ? A quand de véritables stratégies des responsables publics ou sociaux ?

Claude-Emmanuel Triomphe

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