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La Banque centrale européenne (BCE) enjoint l’italie de réformer son marché du travail. Jusqu’où ? Dans une lettre secrète révélée par le Corriere della Serra, la BCE a demandé début août à l’Italie d’accélérer la libéralisation de son économie et la privatisation des sociétés municipales, qui en Italie gèrent les transports publics, la collecte des déchets, la distribution d’électricité et de gaz, etc.

 

 

Pour la première fois, la BCE évoque aussi la nécessité de réformer le marché du travail italien, en entrant largement dans les détails : « Moins de rigidité sur les contrats à durée indéterminée, interventions sur l’emploi public, modification du modèle basé sur l’extrême flexibilité des jeunes et précaires et la totale protection des autres, contrats de travail stimulant la productivité ».

 

La Banque centrale européenne (BCE) enjoint l’italie de réformer son marché du travail. Mirella Baglioni, sociologue de l’Université de Parme est sceptique sur de telles propositions, qui n’a pas été suivi de décisions pour le moment. « L’opinion publique n’a pas accordé beaucoup d’intérêt à cette nouvelle, dit-elle. Car elle est plutôt préoccupée par le niveau des dépenses publiques et par l’absence d’orientation du gouvernement qui ne sait manifestement pas où aller ».

 

La discussion autour des privatisations implique avant tout les politiques. Car l’opinion publique italienne n’envisage pas un scénario ultra-libéral à la Thatcher, et ne sent donc pas menacée.

 

La mobilisation se cristallise sur les retraites, et non sur la réforme du marché du travail. De fait, la flexibilité existe déjà sur le marché du travail. « Chez les jeunes, le degré de flexibilité des CDD atteint des niveaux incroyables, surtout que le taux de chômage est presque à 30% » dénonce la sociologue, spécialiste du monde du travail.

 

Quant au débat autour des conventions collectives, il dure depuis que FIAT a décidé de les annuler sur son site de Pomigliano. « Cela fait 40 ans que les syndicats de la mécanique font pression pour réglementer les conditions de travail au niveau des entreprises. Ils argumentent qu’on partage mieux les bénéfices en négociant au niveau de l’entreprise ou au niveau territorial qu’au niveau national ! » rapporte Mirella Baglioni. Dans une économie marquée par le travail informel et le marché noir, la négociation au niveau de l’entreprise ou territorial « mènera inévitablement à davantage de différenciation, et la négociation collective couvrira encore moins de travailleurs ».

 

Cette réforme devrait s’étendre à un « débat global sur les droits garantis aux travailleurs et à tous les citoyens », préconise la chercheuse.

 

 

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