par Blanca Jiménez García
Le programme « Développement de la Stratégie d’Entreprise et Emploi des Jeunes » lancé par le gouvernement espagnol vise à lutter contre le chômage très élevé des jeunes et à le faire descendre sous le seuil de 15% (objectif un peu présomptueux au vu du taux actuel de 57,2%). Chaque communauté autonome peut l’appliquer à sa guise. Le gouvernement de Madrid a lancé un programme pilote, complémentaire aux règles définies par l’Etat, qui va permettre aux entreprises d’insertion de saisir les postes vacants des entreprises présentes dans sa zone d’intervention. De même, le gouvernement madrilène va primer les agences privées pour chaque contrat qu’elles obtiennent pour les chômeurs.
La question a suscité le débat lorsque les syndicats ont appris que les offres d’emploi seraient proposées en priorité aux chômeurs de 20 à 45 ans ayant au minimum le baccalauréat et à ceux qui perçoivent une prestation. Serait-ce une forme de discrimination?
D’après les syndicats UGT et CC.OO. (similaires à la CGT et à FO en France), cette mesure, qui n’a pas fait l’objet de consultation, provoquerait une précarisation, tant dans l’insertion sur le marché du travail que dans les conditions du travail. Ils dénoncent le fait que plus d’un million de jeunes soient utilisés pour ajuster les comptes de l’Etat, principal objectif de toutes les mesures mises en place en Espagne ces derniers temps. Il convient de rappeler que les mesures d’austérité du gouvernement sont prises sous la forme de décrets lois et, comme le gouvernement a la majorité absolue au parlement, le débat est vite réglé et les mesures approuvées pour la plupart.
Une autre mesure, n’ayant pas fait l’objet de consultation, est la bonification du bonus perçu par les entreprises pour l’embauche de jeunes via les agences d’insertion. La légalité de cette disposition se pose: n’y aurait-il pas des entreprises qui pourraient en tirer bénéfice au delà du cadre légal ?
A Madrid, deux débats ont eu lieu. Le premier concerne l’insertion des jeunes au marché du travail. Cette mesure peut être assimilée à une discrimination positive mais peut être vue aussi comme une discrimination et un obstacle à l’insertion des personnes de plus de 45 ans ne possédant pas de diplôme supérieur au Bac mais cependant réunissant les conditions nécessaires au poste sollicité. Le deuxième débat porte sur la légalité de la mesure traitant des relations entre entreprises et entreprises d’insertion et qui permet d’en tirer bénéfice.
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