Les articles de Danielle Kaisergruber

Philosophe et littéraire de formation, je me suis assez vite dirigée vers le social et ses nombreux problèmes : au ministère de l’Industrie d’abord, puis dans un cabinet ministériel en charge des reconversions et restructurations, et de l’aménagement du territoire. Cherchant à alterner des fonctions opérationnelles et des périodes consacrées aux études et à la recherche, j’ai été responsable du département travail et formation du CEREQ, puis du Département Technologie, Emploi, Travail du ministère de la Recherche. Histoire d’aller voir sur le terrain, j’ai ensuite rejoint un cabinet de consultants, Bernard Brunhes Consultants où j’ai créé la direction des études internationales. Alternant missions concrètes d’appui à des entreprises ou des acteurs publics, et études, européennes en particulier, je poursuis cette vie faite de tensions entre action et réflexion, lecture et écriture, qui me plaît plus que tout.

Les marchandises dans la ville

Dans la ville, il y a peut-être de moins en moins de voitures (encore que !) mais il y a surtout de plus en plus de camionnettes, de véhicules utilitaires... remplis ou non. Ceux des magasins qui s'approvisionnent, ceux des artisans et entreprises qui font des travaux et ont besoin de matériaux, ceux des livreurs en tout genre. Ce sont ces flux de choses circulantes que décrit le Rapport de Terra Nova Des marchandises dans la ville. Objet mal identifié du débat public, la logistique urbaine est pourtant « un enjeu social, environnemental et économique majeur ».

Le marketing du travail

L'expression « expérience client » est devenue monnaie courante pour évoquer le marketing d'un certain nombre de produits ou de lieux et la codification de la relation vendeur/client. Du « Et un bon week-end ! » mécanique du supermarché le samedi matin à l'expérience inouïe qu'est censée être la déambulation dans la zone duty freed'un aéroport partout dans le monde. On n'achète plus un produit ou un service (c'est trop banal !) on a une expérience de consommation dans un centre commercial relooké, une boutique Apple, ou dans un de ces grands mails des grandes métropoles asiatiques... 

Automobile : je t’aime moi non plus

Dès ses premiers développements, l'industrie automobile a été le creuset et le symbole de l'organisation du travail taylorienne et de la société de consommation de masse fordienne. Un bien lourd symbole et une histoire riche en rebondissements quant à la conception du travail ! L'usage de « véhicules personnels » comme l'on dit est aujourd'hui au cœur des contradictions des grandes métropoles surencombrées, polluées, salies et chronophages...

Le grand chantier de la formation

On nous le dit sur tous les tons : l'avenir c'est les compétences, l'augmentation des compétences de tous et de tout un chacun. Certes, la France se caractérise par une forte proportion d'adultes ayant de faibles compétences en « littéracie et numéracie », comme on dit maintenant. Certes, les diplômés sont davantage protégés du chômage que ceux qui ne le sont pas. Et dès que les affaires reprennent, de nombreuses entreprises ne trouvent pas les compétences qu'elles recherchent. Et les compétences transversales (soft skills) prennent une place de plus en plus importante, en particulier les compétences numériques.

Par |2019-05-29T19:06:42+02:004 mars 2018|Mots-clés : , , , , , , |

Se faire une opinion ?

« Macron... Tu en penses quoi ? » Descartes avait affirmé que le bon sens était la chose du monde la mieux partagée. Au milieu du 17e siècle c'était une affirmation véritablement nouvelle : chacun pouvait penser, exercer son esprit et se faire une opinion sur l'état du monde. Bien, mais il faut raisonner.

Des mots et des choses pour 2018

2017 a apporté, comme chaque année, une belle moisson de mots nouveaux : micropaiement (ou comment mettre votre compte en banque sous perfusion), stilettos (à condition de ne pas avoir à prendre le métro), inclusive (pour l'écriture !), ubérisation, disruptif... et par-dessous tout le triomphe dans tous les univers de la « bienveillance ». Martine Aubry en avait eu l'intuition avec la mise en avant du « care », du besoin de « soigner le vivre ensemble », mais pour une fois la langue anglaise n'avait pas pris. Comme quoi en matière de langage, il ne s'agit pas de réformer par décrets, ce sont les usages qui font loi.

Par |2018-12-17T10:18:21+01:004 janvier 2018|Mots-clés : , , , , , , , , , |

Tu m’envoies un petit mail ?

Ou de l'importance du langage dans le travail.Tous les jours, et dans la plupart des activités professionnelles, nous recevons et envoyons quantité de messages. Plus exactement nous lisons et écrivons. Circulent ainsi des messages écrits, avec ou sans faute d'orthographe, en style plus ou moins « télégraphique », comme on disait à l'époque du télégraphe.

Pendant ce temps…

L'expression « en même temps » s'est imposée dans les discours politiques, les médias et les conversations de cafés, pour désigner (et faire le design) de mesures et de politiques visant à la fois le dynamisme de notre économie et de l'économie européenne, et les garanties, protections et droits de ceux qui la font : les salariés, plus largement ceux qui travaillent.

Par |2018-12-17T10:18:17+01:003 novembre 2017|Mots-clés : , , , , , , , , |

Travailler le dimanche ?

Longtemps je n'ai pas aimé les dimanches. Alors je me suis mise à travailler : ça va beaucoup mieux. Le travail le dimanche se banalise : les consommateurs, amateurs de restaurants, bricoleurs ou jardiniers, cinéphiles, touristes, y trouvent leur compte. D'autres en sont pénalisés et en souffrent. Le livre de Jean-Yves Boulin et Laurent Lesnard, Les batailles du dimanche, montre quelles inégalités se dessinent, qui utilise son dimanche et comment. L'histoire de cette journée particulière y tient aussi toute sa place.

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