Les articles de Jean-Marie Bergère

Directeur d’une Agence régionale de développement économique de 1994 à 2001, puis de l’Association Développement et Emploi, devenue ASTREES, de 2002 à 2011. A la Fondation de France, Président du Comité Emploi de 2012 à 2018 et du Comité Acteurs clés de changement-Inventer demain, depuis 2020. Membre du Conseil Scientifique de l’Observatoire des cadres et du management. Consultant et formateur indépendant. Philosophe de formation, cinéphile depuis toujours, curieux de tout et raisonnablement éclectique.

Une Maison pour les lanceurs d’alerte

Depuis le 21 novembre 2018, les lanceurs d'alerte ont leur Maison. Ainsi en ont décidé dix-sept organisations de la société civile, ONG et organisations syndicales, réunies à la Bourse du Travail à Paris. Elles s'y retrouvent pour offrir une protection et un appui à ceux qui choisissent de révéler la dangerosité d'un médicament, une situation de conflits d'intérêts, les chemins qui mènent aux paradis fiscaux, les clauses secrètes d'un accord ou l'existence d'un logiciel capable, le temps d'un contrôle, de verdir votre moteur diésel...

Le Management désincarné

Dans son livre Le Management désincarné, Marie-Anne Dujarier, sociologue du travail, livre une enquête sur cette nouvelle et étrange pratique : le management à distance. Les salariés interrogés témoignent des limites et des avantages des dispositifs et des procédés qu'ils utilisent pour encadrer l'activité de leurs pairs... sans les rencontrer. Cette Note de lecture sur les bullshit jobs au sein de l'encadrement a été publiée en 2015.

Expert et manager à la fois

Au moment où les Caisses de retraite complémentaire Agirc-Arcco fusionnent et qu'une négociation est engagée sur la définition de « l'encadrement », Jean-Marie Bergère mobilise les travaux de l'Observatoire des Cadres et du Management et les études récentes de l'APEC pour analyser les évolutions récentes de ce que c'est que « manager »

Mauvaises herbes, de Kheiron

Inconditionnels de l'esprit de sérieux, n'y allez pas. Cinéphiles tendance avant-garde, ce n'est pas pour vous. Mauvaises herbes, le film de Kheiron avec Catherine Deneuve et André Dussollier ne nous raconte pas la vraie vie, il nous dit qu'on pourrait faire autrement.

Heureux comme Lazzaro, un film de Alice Rohrwacher

Pour écrire et réaliser son troisième film Heureux comme Lazzaro, Alice Rohrwacher semble avoir adopté la même stratégie que l'iPad, le Cirque du Soleil, Nespresso et Emmanuel Macron, une stratégie hybride . De multiples ingrédients se croisent avec bonheur dans cette fiction aussi envoûtante que déconcertante.

De chaque instant, film documentaire de Nicolas Philibert

On ne plaisante pas avec la technique. Un geste hésitant et la piqûre font mal. Une mauvaise position et on ne parvient pas à redresser le patient hémiplégique. Un stéthoscope mal placé et il reste muet. Une utilisation du SHA (prononcer « chat » et comprendre « solution hydro-alcoolique ») trop rapide et l'hygiène n'est plus garantie. Nicolas Philibert, dans son documentaire tourné à l'Institut de formation en soins infirmiers de la Croix-Saint-Simon à Montreuil, filme avec précision comment une quinzaine de jeunes gens, filles et garçons, apprennent ces gestes. Aucun n'est naturel. Qu'on soit droitier ou gaucher, il faut beaucoup s'entraîner.

Woman at War de Benedict Erlingsson

Que faire ? Woman at War, met les options sur la table. Halla, la quarantaine décidée, est prête à tout pour empêcher l'extension d'une usine d'aluminium aux conséquences écologiques désastreuses. Elle veut aussi adopter Nika, une orpheline ukrainienne dont la famille a été tuée. Elle dirige une chorale. Sa sœur jumelle, Asa, cherche la paix intérieure dans la méditation et la spiritualité. Sveinbjorn décide simplement de rendre service à celle qui est en difficulté. Balvin veut combattre, mais ne prendra aucun risque.

Etranges étrangers

Mai 2018. Deux livres-manifestes sortent, Noire N'est pas mon métier et Vaincre Nos peurs et tendre la main. Ils dénoncent la « peur au carré » qui se propage et pousse à exclure plutôt qu'à accueillir, à trier entre les humains pour mettre à distance ceux qui le seraient moins. Ces livres émanent d'univers très différents et s'alarment de situations dont certaines sont assurément plus dramatiques. Ils disent tous les deux notre incapacité, celle des sociétés occidentales, à être hospitaliers ou simplement fraternels envers ces « étranges étrangers », qu'ils viennent du bout du monde ou soient nés ici. Ils disent aussi « qu'une nouvelle société est en train de naître qui refuse d'être acculée à la peur », et que « nous n'avons que les chaînes de nos préjugés à perdre ».

En Guerre, de Stéphane Brizé

Le film En Guerre ne se contente pas de mettre en scène l'histoire d'une grève, avec ses espoirs et ses déceptions, ses coups de gueule, ses divisions et ses amitiés. Pour Stéphane Brizé, le fond de l'affaire ce sont les choix tactiques et stratégiques faits par les organisations syndicales. Il les schématise en opposant ceux qui ne concèdent rien et veulent maintenir l'activité industrielle et les emplois, à ceux qui n'y croient plus et sont prêts à négocier le montant de la prime supra-légale comme prix de leur résignation, baume sur la blessure plutôt que cagnotte pour rebondir.

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