Innovations managériales : les désirs sont désordre

Les cadres ont fort à faire pour favoriser l'avènement du management de demain. Sur ce plan, la promesse de la modernité est partout, dans les livres, les colloques et les injonctions des dirigeants : un management plus respectueux des individualités, de la créativité, de la capacité d'initiative, de la volonté d'implication des collaborateurs. Qu'on se le dise : les innovations managériales, lean management, innovation participative, management agile et autres « entreprises libérées » allaient bien vite aplatir ou latéraliser les pyramides hiérarchiques et renforcer les marges de manœuvre des opérateurs et des collaborateurs. Pourtant, les pesanteurs du réel subsistent et avec elles, les organisations du travail, qui en France, restent engoncées dans un taylorisme dépassé.

Germanwings : crash d’une société optimiste ?

Byung-Chul Han explique l'évolution paradigmatique des sociétés modernes qui dépassent l'interdit et la règle pour consacrer l'efficience et la projection idéaliste. Une positivité à outrance tout aussi porteuse que destructrice : lorsqu'elle s'impose comme un impératif de fonctionnement, l'individu en proie au culte de la performance s'épuise, s'auto-exploite et se consume. Pierre Maréchal contextualise pour Metis le comportement suicidaire du pilote de l'airbus de Germanwings dans cette analyse livrée par Byung-Chul Han dans « La société de la fatigue ».