Le Danemark, contrairement à nombre d’autres pays européens, ne connaît pas de problème de représentativité des syndicats, même si, une très légère érosion s’opère. Les partenaires sociaux continuent pourtant à investir pour renforcer les syndicats.
La convention collective négociée par CO-Industri, (confédération syndicale de l’industrie) et DI, (fédération patronale des industries danoises) a été approuvée par une majorité des salariés concernés le 30 avril dernier. Elle est donc entrée en application pour 3 ans.
Une disposition originale a été adoptée « afin d’améliorer les conditions de travail des représentants syndicaux ». Il s’agit de rémunérer les heures effectuées par les syndicalistes en dehors des heures normales de travail. Autrement dit, les heures supplémentaires induites par les négociations collectives, processus constitutif du modèle social danois. Le financement de cette mesure est assuré par un triplement de la contribution patronale au fonds de formation et de coopération (Industriens Uddannelses – og Samarbejdsfond). Autre mesure destinée à « renforcer les nouveaux représentants syndicaux », des formations sur les enjeux corporate et une coopération renforcée entre organisations.
En soi, ces dispositions n’ont rien d’extraordinaire, elles témoignent simplement d’une idée partagée, entre syndicats et patronats danois, d’un certain intérêt général. Les termes employés par les protagonistes pour définir leurs missions respectives sont éclairants à cet égard.
L’objectif de CO Industri, la confédération syndicale, est « d’assurer un salaire et des conditions de travail raisonnables aux salariés de l’industrie », elle considère que pour ce faire, « son premier rôle est de négocier ». Quant à DI, la fédération des employeurs, elle expose ainsi sa mission : « DI a pour but de proposer les meilleures conditions de travail possibles à l’industrie danoise pour améliorer ses marges de compétitivité ».
Laurène Fauconnier
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