Et voilà que l’on arrive à la fin de l’année 2016. Mouvementée, pleine de rebondissements, tragique pour de nombreuses populations et un peu partout dans le monde, guerres et attentats encore aujourd’hui en Syrie, en Turquie, en Somalie ou au Nigéria. Riche comme toujours de ce que le monde, notre bruissant village, a inventé et riche de ce que chacun de nous y a mis.
Petit procédé littéraire pour parler du temps qui passe, celui qu’a pris Annie Ernaux dans son livre Les années, ou celui du blog d’adieu de Frédéric Lemaitre lorsqu’il a quitté Berlin où il était correspondant du journal Le Monde :
– 2016, ce fut l’année des référendums, et il semblerait que ce ne soit pas fini ! Une forme de consultation qui se revendique comme démocratique et a le plus souvent comme résultat de fabriquer des oppositions binaires, irréductibles et profondes dans les sociétés, et pas mal de personnification du pouvoir. Quand les référendums ne se retournent pas contre ceux qui les ont voulus. Mais cela n’empêche nullement de nombreux candidats de tous bords à ceci ou cela de les mettre dans leurs « programmes »… Il paraît que « le peuple » aime…
– En 2016, les primaires pour l’élection présidentielle se sont installées dans le paysage politique français. Progrès démocratique apprécié par les citoyens ou Star Academy : un peu des deux sans doute ?
– En 2016, je me souviens du long discours de Barak Obama aux Européens, curieusement un discours de mise en perspective historique qu’aucun Européen n’avait été capable de tenir : c’était juste avant le Brexit…
– Je me souviens aussi de Barak Obama lui-même, de sa silhouette toujours élégante et digne, et je sens déjà qu’on le regrettera.
– En 2016, je me souviens de toutes les brutes incultes et cyniques que nous a envoyées l’histoire, de Boris Johnson et de sa tignasse rousse, de ses mensonges grossiers, de Donald Trump qui prend les femmes par la chatte, et par le vote…
– En 2016, je me souviens que les fausses informations sur les réseaux dits sociaux ont commencé à être plus vraies que les vraies.
– En 2016, je me souviens des panneaux fabriqués à la hâte « Famille syrienne », dans le métro ou aux arrêts des feux rouges, quelquefois des enfants montrent des papiers d’identité. La France reste le pays européen qui relativement à sa population accueille le moins de réfugiés.
– En 2016, il y a eu en France, une Loi appelée « travail », vaste malentendu et bricolage politicien sans méthode de travail tournant le dos à la concertation sociale qui avait pourtant été érigée en principe. Pour un sujet qui mérite beaucoup mieux, pour des salariés et des travailleurs indépendants sous toutes sortes de nouvelles formes, qui méritent mieux
– Pendant ce temps, les plates-formes numériques se multiplient et de nouvelles manières de travailler se développent.
– En 2016, il y a aussi des choses qui vont mieux : pour la première fois en France le nombre de décrocheurs sortis du système éducatif sans rien est en baisse. La « Garantie Jeunes » qui vient de faire l’objet d’une évaluation, marche plutôt bien : succès dû à la conception collective et à la qualité de l’accompagnement par les Missions Locales (une pensée pour Bertrand Schwartz, une pensée aussi pour le dossier de Metis : L’accompagnement : tout un travail !)
– En 2016, plus que jamais en Europe et aux Etats-Unis il ne suffit pas de dire (et de mesurer) le chômage tant la nébuleuse du non-emploi, du mal-emploi recouvre de situations diverses…
– En 2016, le « Revenu universel » est revenu très fort dans l’agenda des idées nouvelles à travailler… Vous recevrez bientôt une brochure de Metis…
– En 2016, je revois les images de Claude-Emmanuel « verticalisé », en survêtement rouge et collant blanc à l’Hôpital Percy à Clamart, il était entouré de journaux et de livres que le personnel militaire n’osait pas ranger, ou déranger.
– Puis de Claude-Emmanuel arpentant les capitales européennes pour reprendre la température du monde.
– Alors 2017 ? A suivre avec vous tous, tout simplement.
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