En 1990, Renaud Sainsaulieu publiait L’entreprise, une affaire de société. Dans l’introduction de ce livre collectif, il écrivait : « l’entreprise est en passe de prendre rang parmi les grandes institutions de notre époque, après l’Église, l’armée, la justice, l’école, la commune, l’Université. Ce qui se vit en entreprise est trop chargé de conséquences économiques, sociales et culturelles pour n’y voir qu’un pur appareil de production ». L’entreprise a une responsabilité particulière, celle d’inventer « des rapports humains fondés sur plus de reconnaissance, de reliance et de réflexivité ». Il parle d’un défi, celui de les faire évoluer « vers une légitimité sociale d’institution intermédiaire comme organisme fondateur de vie collective dans les sociétés contemporaines ».
Un dimanche soir vers 17 heures, le moment où l’on commence à penser à la semaine qui va commencer, une conversation de famille en Normandie. En question : l’organisation du temps pour les trois prochaines semaines.
Les étés, surtout lorsqu’ils sont chauds, sont propices à la lecture de grosses biographies. Cette année la curiosité m’a conduite vers la figure de Jean Monnet.
De retour ou pas vraiment, la pandémie de COVID-19 a laissé des traces profondes sur nos sociétés. Bien davantage qu’on ne le pense en ce début d’été où le désir d’oubli dans la parenthèse des vacances domine.
Météo France nous a habitués à distinguer deux températures, celle mesurée par un thermomètre « placé à 1,5 m du sol dans un abri ajouré » et la température ressentie. Rien de neuf du côté des instruments, ils sont les mêmes depuis l’invention du thermomètre et du baromètre au 17e siècle, mais ils ne permettent pas à eux seuls de comprendre ce que nous ressentons en mettant le nez dehors. Qu’on la mesure en degrés Celsius ou en Fahrenheit, la température devient une information beaucoup plus utile lorsqu’elle est intégrée dans l’ensemble des conditions atmosphériques, le vent, la pluie, l’ensoleillement. Et encore, ça ne suffit pas. Météo France nous avertit qu’un autre facteur, subjectif cette fois, intervient : « la perception physiologique de la température varie d’un individu à l’autre ».
On a beaucoup dit que la campagne pour les élections présidentielles en France avait été nulle : c’est faux. Qu’il y avait une grosse « fatigue démocratique ». Ce n’est pas tout à fait juste. Une grosse fatigue oui : deux ans de crise sanitaire, de mesures restrictives, de craintes et d’angoisses, et puis maintenant l’horreur quotidienne de la guerre et de lendemains menaçants. L’Europe endormie dans la paix perpétuelle de Kant l’avait cru oubliée.
Je ne sais pas vous, mais moi je rencontre plus souvent une hôtesse d’accueil, un vigile, un livreur de repas ou celui qui balaie le trottoir près de chez moi, que des créateurs de startups ou des patrons du CAC 40. À l’hôtel lorsque j’y vais je croise des femmes de ménage affairées et fréquemment le gardien de nuit, mais rarement le directeur. Celles et ceux que l’on voit seraient les invisibles et les autres non. Cherchez l’erreur.
En ce moment, et pour cause d’élections présidentielles, il y a pléthore de propositions, parfois de micro-propositions qui font causer, ou pas, tant l’ennui gagne.
En ce début d’année, on a pu parler d’un « moment européen ». Sans lyrisme excessif on peut juste constater l’importance de quelques sujets sur l’agenda européen marqué par la Présidence française (PFUE pour les initiés), assurée ou non par la continuité à l’Élysée.
Cette année 2021 a décidément été bien chahutée : de couvre-feux en couvre-nez-et-bouche. De mesures barrières en mesures sanitaires. De télétravail à la maison en retours plus ou moins heureux au bureau…
Charger les articles suivants