Remettre l’entreprise au travail

Metis se fait l'écho des discussions qui, un peu en sourdine, accompagnent le projet de loi Pacte et portent sur la fonction de l'entreprise dans la société. Depuis de nombreuses années des travaux se déroulent autour de cette question. Olivier Favereau, professeur émérite à l'université Paris Nanterre et co-directeur du département Économie, Homme, Société au Collège des Bernardins, en est l'un des porteurs.

En Guerre, de Stéphane Brizé

Le film En Guerre ne se contente pas de mettre en scène l'histoire d'une grève, avec ses espoirs et ses déceptions, ses coups de gueule, ses divisions et ses amitiés. Pour Stéphane Brizé, le fond de l'affaire ce sont les choix tactiques et stratégiques faits par les organisations syndicales. Il les schématise en opposant ceux qui ne concèdent rien et veulent maintenir l'activité industrielle et les emplois, à ceux qui n'y croient plus et sont prêts à négocier le montant de la prime supra-légale comme prix de leur résignation, baume sur la blessure plutôt que cagnotte pour rebondir.

Loi PACTE : une urgence, clarifier la responsabilité des parties prenantes

La probable modification de l'article 1833 du Code civil par la loi PACTE satisfera sans doute tout le monde. Si l'article stipule aujourd'hui que « toute société doit avoir un objet licite et être constituée dans l'intérêt commun des associés », la nouvelle rédaction introduira vraisemblablement la prise en compte de l'intérêt plus large des parties prenantes, au-delà de celui des associés. La principale difficulté consistera toutefois à trouver une formule équilibrée, à la fois suffisamment ouverte pour prévenir la multiplication des risques juridiques, et suffisamment précise pour constituer un progrès, au moins symbolique, sur la dimension « sociétale » de l'entreprise.