Loi PACTE : une urgence, clarifier la responsabilité des parties prenantes

La probable modification de l'article 1833 du Code civil par la loi PACTE satisfera sans doute tout le monde. Si l'article stipule aujourd'hui que « toute société doit avoir un objet licite et être constituée dans l'intérêt commun des associés », la nouvelle rédaction introduira vraisemblablement la prise en compte de l'intérêt plus large des parties prenantes, au-delà de celui des associés. La principale difficulté consistera toutefois à trouver une formule équilibrée, à la fois suffisamment ouverte pour prévenir la multiplication des risques juridiques, et suffisamment précise pour constituer un progrès, au moins symbolique, sur la dimension « sociétale » de l'entreprise.

Mettre l’homme inutile au cœur de la politique économique

Tel est l'exploit ou la gageure du livre de Pierre-Noël Giraud "L'homme inutile". Même si, dit-il, l'homme inutile est une réalité très largement invisible pour l'économie et pour la politique. Tout le livre tend à démontrer pourquoi aujourd'hui, c'est un impératif. Une phrase lapidaire d'une grande simplicité peut résumer son propos :« Les damnés de la terre étaient, au XIXe et au XXème siècle, les colonisés et les surexploités ; au XXIe siècle, ce sont des hommes inutiles ».

Le politique face à l’entreprise et ses métamorphoses

En quelques décennies, le discours sur l'entreprise s'est largement banalisé en Europe et dans le monde industrialisé. Devenue un acteur central de nos sociétés dans le domaine économique mais aussi dans le domaine social ou sociétal, l'entreprise est désormais le plus souvent célébrée. Alors que certains veulent la « libérer », d'autres voudraient davantage l'obliger. Cette inflation dans le discours comme dans les rôles a un inconvénient majeur : celui de masquer aujourd'hui ce que sont les entreprises - aux figures multiples - les transformations de leurs organisations comme de leurs rapports de pouvoirs internes et externes. Où en est-on ?

L’argent est le maître

Deux films récents, Margin Call de Jeffrey C. Chandor et Le Capital de Costa-Gavras, nous proposent d'entrer dans la demeure du mal, celle des banques d'affaires peuplées de prédateurs de haut vol n'adorant qu'un seul dieu : l'argent. Il y a une centaine d'années, Alfred Jarry pouvait faire rire avec la Pompe à Phynance

Par |2019-05-16T14:21:59+02:0022 novembre 2012|Mots-clés : , , , , |

Recapitalisations, crédit et démocratie

Bonne nouvelle : il semble que l'on sorte du déni dans lequel nous nous étions installés depuis 2008. Après avoir été considérée de bien haut - y compris par Mme Lagarde, du moins avant qu'elle ne rejoigne le FMI - l'exposition aux risques financiers majeurs de nombreuses banques européennes, notamment allemandes, françaises ou belges, est reconnue. On nous dit désormais que le temps presse. Mais saurons-nous tirer les leçons de ces trois dernières années ? Alors que 2008 présentait déjà tous les symptômes d'une crise systémique, décideurs économiques et politiques, passé un court instant de lucidité, ont réduit la question à celle de la finance (sans pour autant la maîtriser, CQFD)

Responsabilité sociale : vices et vertus d’une entreprisation du monde

Importée des Amériques à la fin des années 90 cette notion, très décriée à ses débuts, a connu depuis un certain essor dans le monde et en Europe.  Elle portait en elle des idées novatrices : à l'opposé de thèses d'économistes tels Milton Friedman, l'entreprise se devait volontairement d'aller au-delà de la recherche du seul profit et agir au profit ou de concert avec ses parties prenantes

Management : la fin des Terminators ?

Que se passe-t-il chez les managers ? Un grand malaise ? Un métier étouffé par la gestion ? Une vision de l'entreprise réduite au seul marché ? Pour les Suédois, la notion de management serait presque dépassée ! En Europe de l'Est, les managers ne font pas confiance à d'autres qu'à eux-mêmes et sont plutôt optimistes ! Alors que la France accuse - à l'exception très notable des petites entreprises - une vraie rupture de la confiance entre les salariés et leurs dirigeants. S'agit-il d'un mal français ? Faut-il envisager le management autrement ?