Quand le langage nous travaille : de la langue de bois à la langue de coton

Cela fait bientôt quatre siècles, depuis l'an 1625 exactement, que nos gouvernants et chefs d'entreprise nous échauffent ou nous refroidissent avec la réforme. Mais cela va beaucoup mieux depuis que j'ai appris, grâce à l'opuscule de Pierre Jullien, que ce mot signifie « le rétablissement de l'ancienne discipline dans une maison religieuse ». Comme par ailleurs, il m'indique que le verbe « réformer », dérivé du latin reformare, signifiait au XIIe siècle « rendre à sa première forme », « ramener à sa forme primitive », je comprends mieux qu'à force de « réformer » le Code du travail, on va finir par rétablir les rapports sociaux dans l'état où ils étaient avant l'invention du bienheureux salariat.

Tu m’envoies un petit mail ?

Ou de l'importance du langage dans le travail.Tous les jours, et dans la plupart des activités professionnelles, nous recevons et envoyons quantité de messages. Plus exactement nous lisons et écrivons. Circulent ainsi des messages écrits, avec ou sans faute d'orthographe, en style plus ou moins « télégraphique », comme on disait à l'époque du télégraphe.

Les mots du travail en Europe

« Marché du travail », « taux d'emploi », « population cible », autant d'expressions banales du discours européen. Tellement banales qu'on n'en interroge jamais vraiment l'origine. Et encore moins les fondements idéologiques ou politiques. Pourtant les mots ne sont pas neutres. C'est la conviction de Corinne Gobin, Directrice du GRAID à Bruxelles, qui s'attache depuis 25 ans à montrer comment les mots s'inscrivent dans les luttes politiques de leur époque

Par |2019-06-12T11:16:16+02:002 mai 2012|Mots-clés : , , , , , |