Pourquoi les protestations de rue ne marchent pas

Les protestations de rue sont au rendez-vous. De Bangkok à Caracas, de Madrid à Moscou, pas une semaine ne s'achève sans qu'une foule massive prenne le contrôle d'un espace public dans l'une des plus grandes villes du monde. Les motifs des protestations concernent des causes diverses : transports publics trop coûteux, mauvaise politique de l'éducation, destruction d'un espace vert, abus policiers... Les photos aériennes des marches anti-gouvernementales présentent régulièrement une foule intimidante réclamant le changement avec fureur. Mais, il est surprenant que ces mouvements n'aboutissent qu'à si peu. La fervente énergie politique mobilisée par les foules est extrêmement disproportionnée par rapport aux résultats de ces manifestations. Metis reprend, en le traduisant, un article publié par le site américain The Atlantic.

Occupation des places : une démocratie de plein air ?

Plus que jamais, les mouvements contestataires empruntent des voies nouvelles pour réinventer des règles de vie collective où les leaders politiques et les inégalités sociales n'ont pas de place. En manque d'air, la protestation classique animée de meetings et de pétitions se renouvelle et consacre l'occupation prolongée des places. En fers de lance, Internet et les réseaux sociaux sont massivement mobilisés pour contester la légitimité des informations secrètes. Jean Marie Bergère avait livré l'année dernière pour Metis son analyse de cette nouvelle forme de protestation fondée sur l'occupation des places.