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Vers une nouvelle multinationale… syndicale

publié le 2007-03-01

La date est éminemment symbolique. C’est en effet le 1er mai que les syndicats britanniques, Amicus et TGWU (Transport and general worker’s union) fusionnent. Cette décision, approuvée par une majorité de leurs adhérents, donne ainsi naissance à la plus importante organisation syndicale britannique dépassant, en nombre de membres, le syndicat des services publics Unison. Présente dans les secteurs du transport, de l’industrie manufacturière, de l’aviation, de l’agroalimentaire et de la finance, ce nouveau poids lourd syndical représente près de deux millions d’adhérents.

 

Le déclin syndical n’est pas étranger à ce rapprochement initié en 2005. Pour Tony Woddley, le secrétaire général d’Amicus, il fallait en finir avec le « cancer des luttes intersyndicales qui n’ont profité qu’aux patrons. Le capitalisme a évolué et pour être en capacité d’affronter la puissances des multinationales, il est impératif de s’unir ». Les responsables de cette nouvelle organisation entendent bien peser politiquement en particulier sur le parti travailliste. A l’origine, le projet de fusion était encore plus ambitieux. Ce ne sont pas deux mais trois organisations qui projetaient de ne faire plus qu’une. Le GMB, un autre syndicat généraliste fort de 570 000 membres, était de la partie, avant que ses adhérents ne décident de faire marche arrière. Les responsables locaux du GMB, dont l’organisation est beaucoup plus décentralisée que celle d’Amicus et du TGWU, craignaient de perdre leur pouvoir. Deuxième explication avancée, l’amélioration de la situation financière du GMB éloignait l’intérëtt de s’unir à d’autres syndicats.

 

Pour Derek Simpson et Tony Woodley, les deux secrétaires généraux qui vont co-diriger jusqu’en 2010 la nouvelle organisation, cette fusion est la première étape de la construction d’un syndicalisme transnational. Des contacts ont déjà été établis avec l’IG Metall en Allemagne et avec les organisations américaines International association of machinists et United Steel workers.
S’agit-il là d’une restructuration européenne, mondiale, en lien avec la CSI ? Nous reviendrons sur la question avec les deux responsables de cette nouvelle centrale syndicale.

Frédéric Rey

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