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Il y a plus d’un point en commun entre l’Europe, les Etats-Unis et le Japon, toutes puissances des siècles précédents, qui doivent affronter aujourd’hui la montée vigoureuse du reste du monde et de ce qu’on appelle encore les « émergents ». A l’heure actuelle, aucune d’entre elle n’est vraiment sortie de la crise, même si ses impacts ne sont pas identiques ici et là. La crise qui les – nous – touche est économique et financière, mais aussi plus profonde : elle est multi dimensionnelle pour ne pas dire globale. Car à l’économie s’ajoute aujourd’hui la difficulté à faire ensemble société tant les solidarités de base – familiales, professionnelles, culturelles, religieuses – sont mises à mal.

 

A cela s’ajoute une question démographique, et dans bien des cas, démocratique. Non que cette dernière soit en situation de danger grave et imminent, pour employer un terme que les spécialistes de la santé au travail connaissent bien, mais il s’agit plutôt d’un essoufflement. Essoufflement d’un système représentatif qui peine, et à représenter et à décider. Essoufflement aussi de la morale publique : corrosion et corruption grandissantes, conflits d’intérêts en pagaille, communications qui tiennent lieu de vision et souvent d’action, corporatismes qui se substituent à l’intérêt général, auto reproduction des élites et des castes, ces dérives se sont multipliées…

Le reste du monde n’en est évidemment pas exempt – il suffit de se tourner vers la Chine, l’Inde, le Brésil ou l’Afrique du Sud – mais il fait preuve, lui, d’une vitalité économique et sociale qui aujourd’hui nous fait grandement défaut.

 

La récession révèle dans bien des pays une sorte de dépression collective. Et si tous n’en meurent pas, nombreux sont ceux qui sont touchés. C’est à ce genre de défi que doivent répondre aujourd’hui les leaders de tous poils. Or, à un monde qui se défait mais qui se refait aussi, Obama comme Romney opposent la restauration du leadership américain sur la planète… Le gouvernement japonais veut rendre au Japon sa fierté… Quant aux leaders européens, passée semble-t-il la crise de l’euro, ils ne voient que le passage par l’austérité comme condition d’un nouveau grand dessein qu’ils peinent à esquisser. Et l’on voit de plus en plus mal ce qui distingue conservateurs et progressistes, au niveau national, communautaire ou international.

 

N’est-ce pas aussi ce qui, en France, plombe Hollande et son gouvernement ? Autrement dit cette incapacité de donner à voir et à partager un cap et un sens ? C’est de cet esprit d’entreprises individuelles et collectives que nos sociétés ont besoin. C’est sur ce point qu’elles doivent se (re) mobiliser. C’est ici que le choc de compétitivité doit porter ! Espérons que le rapport remis au premier ministre français sur ce sujet ne se cantonne pas à des visions par trop étroites et « économistes » et trace des voies pour y parvenir …

 

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