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Eh oui, Metis fait peau neuve !!! Cette transformation nous l’avons décidée afin de pouvoir répondre à vos demandes – faciliter la lecture ou la recherche d’articles plus anciens, être plus drôle qu’une revue de dentistes (sic !) – mais aussi pour être cohérents avec notre projet éditorial : Metis veut être à terme un media européen de référence dans les domaines du travail, de l’emploi et du dialogue social voire sociétal. Nous voudrions lancer dans un avenir aussi proche que possible des éditions dans d’autres langues avec des pays qui partagent notre projet sans pour autant copier la version française.

 

Le nouveau Metis sera beaucoup plus ouvert à vos contributions : alors n’hésitez pas à écrire, réagir, témoigner ou prendre position. Au passage si vous pouviez nous donner un coup de main financier, ce serait sympa : le fameux modèle économique d’un média sur internet est fragile et nous n’y échappons pas…

 

Plus fun, plus « jeune » c’est aussi ce que nous voulions pour Metis : le dossier du mois vous propose de réfléchir à la manière d’être jeune France et en Europe. Il y a dans la disparité européenne des éléments communs et je me bornerai à en citer trois.

 

Le rapport au travail. Il est à la fois autre et plus difficile comme en témoigne le taux de chômage des moins de 25 ans y compris dans des pays comme la Suède vers lesquels beaucoup lorgnent avec envie ; le temps des progressions liées à une longue carrière est d’autant plus révolu que les jeunes sont les champions des jobs à courte durée, dont certains peuvent être friands mais dont beaucoup voudraient pouvoir sortir.

 

Le rapport entre générations. Jamais les plus de 50 ans n’ont été aussi nombreux ce qui pose, outre des problèmes de financement de retraites, de multiples questions. Il en va ainsi des possibilités souvent très réduites d’accéder à de vraies responsabilités professionnelles, mais aussi sociales ou syndicales. De ce point de vue les modèles, n’en déplaisent à nombre d’entre vous dont les statistiques nous disent que vous snobez les articles consacrés à l’Europe de l‘Est, seraient plutôt du côté de Varsovie (lire ici) ou de Tallin (en Estonie, je le précise au cas où).

 

Le rapport au social. On pense les jeunes individualistes voire drogués (lire ici) mais le sont-ils vraiment plus que leurs aînés ? Pas facile aujourd’hui d’être attaché aux valeurs de la solidarité quand les corporatismes de tout poil prennent le dessus. Avons-nous tiré les conséquences des fonctionnements en réseaux (Facebook et Viadeo) qui bousculent tant de hiérarchies ? Les difficultés réelles de la « transmission » n’ont d’égale que la surdité ou les préjugés qui environnent les jeunes ou certains d’entre eux.  Pour prendre une citation désormais célèbre du ministre français de l’intérieur : « quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes » !

 

La refondation, la rénovation du social a largement à voir avec la place faite aux jeunes, d’âge mais aussi d’esprit. Comment croire à de vrais résultats si les quinquas ou sextas continuent de truster à ce point les postes de responsabilité ? Mobile, multilingue, cyber-branchée, la jeunesse dorée vit low cost (à prix cassés), fait ses courses chez Ed, profite des happy hours et de la vie en meublé. Les jeunes Européens sont de plus en plus nombreux à s’expatrier. Ils vivent l’Erasmus, comme une formidable expérience que le cinéaste Cédric Klapisch a eu l’intelligence de croquer (lire ici). Certains la prolongent au quotidien, comme le prouve les medias CafeBabel.com et Les Euros du Village. Une belle façon de faire de l’Europe un style de vie.

 

Justement, comment va l’Europe ?

On ne sait pas trop. Baroso a été réélu à 382 voix pour, 219 contre et 117 abstentions comme Président de la Commission pour 5 ans. Souhaitons juste que le G20, et autres sommets sans parler des réformes institutionnelles convergeront vers des actions plus responsables que par le passé. Ceci étant, avec la fin de la crise financière tout semble indiquer que le « business as usual » est bien reparti. Hélas. On continue de restructurer comme avant, sans vraiment se soucier ni de l’avenir ni de l’état physique et moral des personnes. Pour être plus précis : les multiples atteintes à la santé des personnes liées aux processus de restructurations et de réorganisations commencent à poser sérieusement problème.

 

Avez-vous lu le rapport HIRES que nous avons publié il y a quelques mois sur ce sujet avec d‘autres experts européens ? Eh bien c’est le moment. Les suicides dans de grandes entreprises, doivent être pris au sérieux non pas seulement en tant que tels – les chiffres et les situations doivent être interprétées avec d’infinies précautions – mais parce qu’ils sont tels des sommets d’icebergs : tout ce qui prolifère en dessous devrait être regardé par tous, managers, syndicalistes et pouvoirs publics avec beaucoup plus de sérieux. Le déni et l’irresponsabilité qui sévit dans certains milieux managériaux (mais pas que) doit cesser. Il y va là aussi d’un monde plus vivable. 

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