Le travail : centre de gravité du syndicalisme

Le travail dans l'automobile a fait l'objet de bien des investigations, Emmanuel Couvreur est un ancien responsable du développement des organisations du travail en production et délégué syndical central CFDT chez Renault. Il est très investi auprès de grandes entreprises de la métallurgie pour mettre en place des espaces de discussion sur le travail.

Démocratiser l’entreprise ou le travail ?

Il existe deux approches ou deux traditions pour aborder la problématique de la démocratie dans le monde du travail. La première, que j'appelle l'approche institutionnelle, passe par la loi et s'impose par sa verticalité descendante. Elle veut démocratiser l'entreprise. La seconde, l'approche terrain, s'exprime dans la pratique des acteurs sociaux et cherche les moyens de donner davantage de parole et de latitude décisionnelle à ceux qui sont engagés dans les collectifs de travail. Elle veut démocratiser le travail. C'est dans cette seconde tradition que s'ancre le livre de Michel Sailly, Démocratiser le travail, qui vient de paraître aux Editions de l'Atelier.

Mutations du travail, comment recréer des collectifs ?

Nous sommes entrés dans le temps de l'infoduction , celui de la production intellectuelle pour une production immatérielle, dans une économie désormais tirée par les services. C'est un monde de connexion. Ici et là-bas ne se distinguent plus aisément. L'accélération produit à la fois l'urgence, l'instantanéité, la simultanéité voire l'ubiquité