Démocratie et lopin de terre
Le livre de Joëlle Zask La démocratie aux champs surprend : le sous-titre Du jardin d'Eden aux jardins partagés dessine le long cheminement qui montre Comment l'agriculture cultive les valeurs démocratiques
Le livre de Joëlle Zask La démocratie aux champs surprend : le sous-titre Du jardin d'Eden aux jardins partagés dessine le long cheminement qui montre Comment l'agriculture cultive les valeurs démocratiques
Plusieurs articles récents dans Metis, ainsi qu'une excellente vidéo humoristique, posent à propos du « mouvement des entreprises libérées » la question essentielle des relations managériales et de l'autonomie au travail. Lors de la diffusion du documentaire « Le Bonheur au travail » j'avais publié un commentaire mi-chèvre mi-choux sur la présentation qui en était faite. Sans être certain que nous ayons affaire à un véritable mouvement, je voudrais en interroger un autre aspect, celui de la communauté de travail, égalitaire, pacifiée et harmonieuse qu'elles prétendent réaliser et qui serait la condition du bonheur promis
On oppose volontiers l'art et le travail. L'artiste semble souvent plus lié aux muses ou au génie qu'au labeur. L'inspiration s'oppose à l'effort, la flamme créatrice, à la formation. L'objet d'art lui-même échappe, pense-t-on, au cycle du travail laborieux ; il n'est pas nécessaire mais généreux et libre ; l'apprécier, c'est éprouver la « faveur » (Kant) qu'il nous fait, non le service qui nous rend. Loin d'être consommé, comme le sont les produits du travail, il est sacralisé, exposé et patrimonialisé. À l'inverse de cette vision romantique encore largement répandue s'exprime parfois un désenchantement : non, l'art n'est pas cette chose élevée et sacrée, c'est un rouage de l'économie mondiale.