Sommes-nous tous « devenus autistes ? »

Matthew B. Crawford existe : je l'ai rencontré l'autre jour. Quelque part en Picardie, Léon B. s'occupe de motoculture, ausculte, répare et raboute des tondeuses et autres tracteurs de jardin, ces petits engins qui s'ingénient à ne jamais démarrer quand vous en avez besoin. Pour réparer un moteur, il commence par coller l'oreille dessus et l'écouter. Crawford qui se présente volontiers comme « philosophe et réparateur de motos » a écrit en 2009 Eloge Du carburateur, une réhabilitation savante et argumentée du travail manuel. Il s'interroge aujourd'hui sur notre perte de contact avec le monde réel pour cause d'évolutions technologiques, de vie on-line bien sûr, mais surtout parce que selon lui, « nous vivons une crise de l'attention »

Lutte contre la corruption : la France exemplaire ?

La France, pays colbertiste, pays structuré autour d'une administration puissante et respectée, pays fier de ses valeurs et de ses principes, que le monde entier, c'est bien connu, nous envie... Ouvrons les yeux : sans tomber dans le « French bashing », il faut reconnaître une réalité beaucoup moins radieuse quant à notre maîtrise de la corruption. Je suis frappé de constater à quel point les dirigeants et les managers dans notre pays sont peu préparés à affronter la corruption et sous-estiment ses conséquences.

La crise, le descenseur et les élites

En ce début 2014, beaucoup d'Européens ont le blues. La défiance des peuples envers les élites a atteint dans certains pays un niveau inégalé. Elle touche la plupart des pays, à des degrés cependant très variables, comme elle touche l'Union Européenne en tant que telle (où 20 pays sur 28 ont vu la confiance chuter de 10% à 40% en 5 ans). Du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest du continent, les facteurs explicatifs sont à la fois complexes et peu homogènes. Et la crise peut expliquer ici ou là certaines choses. Réfléchissons néanmoins sur l'un d'eux : le lien entre défiance, élites et blocage de l'ascenseur social.

Pourquoi ces gens nous font peur

Ce n'est pas de l'extrême droite dont il sera question ici. Je veux vous parler de cet enthousiasme très mesuré que beaucoup à l'Ouest (peut-être en êtes-vous ?) montrent vis-à-vis de nos concitoyens orientaux, ces gens de l'Est que nous ne connaissons guère et que nous ne comprenons pas. Cela n'est pas nouveau et la « parenthèse » socialiste n'y est pas pour rien. Les liens historiques entre certains pays, la France avec la Pologne, la Serbie, la Roumanie, l'Allemagne avec la Bulgarie, la Tchéquie ou la Croatie, etc.. ou l'élargissement de l'UE à 27 puis 28 n'y changent pas grand-chose : nous voyons d'abord dans ces pays et ces gens de l'Est une menace et non pas une chance ! Peut-on en rester là ? A l'évidence non !