Social : le lent réveil

Dans la deuxième partie de cette interview exclusive avec Metis, Charles Woolfson se penche sur l'évolution de la société civile d'Europe centrale et orientale. Quelle sera la place des syndicats dans le développement de ces pays ? Quelles seront les conséquences des troubles sociaux actuels ? A quoi tiennent les différences qui existent en terme d'activisme social entre les nombreux pays de la région ? 

Pays de l’Est : des élites dirigeantes antisociales ?

Dans une interview exclusive avec Metis et dont nous publions la première partie, Charles Woolfson remet en question notre perception des Européens de l'Est et de leurs développements sociaux au cours des dernières années. Pour cet expert, les politiques des pays de l'Est touchés par la crise ont eu des conséquences alarmantes: indicateurs sociaux en berne, flux migratoires désastreux, troubles civils, ... Au-delà il s'interroge sur la place de la question sociale pour les dirigeants de ces pays. 

Pourquoi ces gens nous font peur

Ce n'est pas de l'extrême droite dont il sera question ici. Je veux vous parler de cet enthousiasme très mesuré que beaucoup à l'Ouest (peut-être en êtes-vous ?) montrent vis-à-vis de nos concitoyens orientaux, ces gens de l'Est que nous ne connaissons guère et que nous ne comprenons pas. Cela n'est pas nouveau et la « parenthèse » socialiste n'y est pas pour rien. Les liens historiques entre certains pays, la France avec la Pologne, la Serbie, la Roumanie, l'Allemagne avec la Bulgarie, la Tchéquie ou la Croatie, etc.. ou l'élargissement de l'UE à 27 puis 28 n'y changent pas grand-chose : nous voyons d'abord dans ces pays et ces gens de l'Est une menace et non pas une chance ! Peut-on en rester là ? A l'évidence non !

Recherche modèle social … désespérément ?

Presque dix ans après le grand élargissement de 2004, notre compréhension des pays de l'Est se limite souvent à des stéréotypes tels que le traditionnel mythe du plombier polonais. Il est vrai qu'on peut se poser la question : depuis leur entrée dans l'Union, les entrants développent-ils leur propre modèle social européen ? C'est la question à laquelle a tenté de répondre un article de Cristina Neesham et Ileana Tache dans le International Journal of Economics