Moins 400 000 syndiqués, c’est le chiffre qui secoue les syndicats suédois. Depuis la mise en œuvre des réformes du marché du travail par le gouvernement conservateur qui a découplé de facto les cotisations chômage des cotisations syndicales, les syndicats ont perdu en quelques mois 400 000 adhérents. Pour ce pays nordique qui, avec le Danemark et la Belgique, caracolait en tête des pays « syndicalisés », le choc est rude.
Mais ailleurs, les chiffres ne sont pas plus reluisants. Les TUC britanniques malgré la fusion de nombreux syndicats dans des fédérations du type Unite continuent à perdre des adhérents. Il en va de même en Allemagne où le DGB a perdu 140 000 adhérents en 2007 (et plus de deux millions depuis 10 ans). La chute se ralentit certes mais là encore la méga fédération des services VERDI est aussi à la peine. En France, à des niveaux très inférieurs, la situation ne s’est toujours pas améliorée. Si l’on en croit l’article de Dominique Labbé dans les Echos du 6 février, non démenti à ce jour, avec respectivement 540 000 et 450 000 adhérents, CGT et CFDT se trouvent aujourd’hui à leurs plus bas niveaux historiques. Les paris faits par leurs derniers congrès syndicaux pour regagner des adhérents n’ont toujours pas été tenus. Qu’est ce qui fait un syndicat aujourd’hui ? Les réponses se cherchent toujours en Europe et la baisse des uns ne saurait consoler de la crise des autres.
Claude-Emmanuel Triomphe
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