Le travail entre le temps et l’espace
Réflexions déconfinées (et peut-être un peu désordonnées).
Réflexions déconfinées (et peut-être un peu désordonnées).
On connaît depuis longtemps la « slow food », mouvement né en Italie pour affirmer une volonté de consommer des produits de saison, de privilégier des circuits courts d’approvisionnement, de rapprocher le consommateur et le producteur. Va-t-on désormais avoir le « slow work » ?
Le fléau du Covid-19 a contraint à l’inactivité, donc peut-être à l’inutilité, une partie importante de ceux qui travaillent, salariés ou indépendants. Situation proprement inouïe de l’inutilité forcée. Va-t-on alors assister à une nouvelle hiérarchie des utilités sociales ? C’est l’occasion de se reposer la question de ce qui est inutile, de ceux qui le sont plus ou moins, peu payés en conséquence et donc peu reconnus.
Jamais les situations de travail ou de non travail n’ont été aussi diverses. Par la force des choses : mettre entre parenthèses l’économie, le travail et l’école pour endiguer la pandémie. Parce qu’il y a du travail souterrain, du travail à la maison, de l’engagement. Aussi parce que la peur ça existe.
Respect pour les consignes. Nous confinons. Moi, je confine à Paris, une ville que j’aime, dont j’aime le mouvement, le bruit, l’animation, la diversité, la vie multiple, des gens de toutes couleurs et de toutes provenances.
Pas facile de revenir de Patagonie ! Il m’arrive d’avoir « la tentation de la Patagonie » ! Là-bas il n’y a pas beaucoup de monde. Les vaches y sont à l’aise : leur terrain de jeu s’étend sur des milliers d’hectares, la surface des estancias peut être à peu près celle d’un département français (c’est sans doute un problème social…), l’herbe de la pampa est magnifique et riche de graminées variées, de fleurs nombreuses et il n’est pas besoin de se demander pourquoi la viande est bonne.
La retraite « à points » ne rassure décidément pas. Et pourtant, l’Agirc-Arrco, retraite complémentaire obligatoire pour tous les salariés du privé, est une retraite à points depuis sa création. Elle est gérée par les partenaires sociaux et représente près de 50 % de la retraite des cadres et près de 30 % celle des salariés non cadres.
Il se confirme que les distances géographiques se réduisent. Et que les distances sociales s’accroissent [...]
Les Français pensent souvent être « les meilleurs du monde » (« avoir le meilleur système de retraites au monde » d’après Philippe Martinez), avoir un très bon système de ceci ou cela. Seulement voilà en cette fin d’année on est dans la merde. Mouvement social majeur à propos d’une réforme indispensable, mais refusée. Les refus vont bien au-delà de la question des retraites, mais celle-ci doit être traitée. Pour le débat et le dialogue, on est franchement mauvais !
En France, on aime le territoire (et même souvent le terroir), mais on ne cesse de faire appel à l’Etat, voire au Président de la République ! La geste des Girondins décentralisateurs opposés aux Jacobins étatistes se rejoue et se répète depuis la Révolution française. La décentralisation a été une véritable passion politique tout au long du 19e siècle. Aujourd’hui le sujet passionne peu, intéresse surtout les élus et les profs de Sciences Po. Mais le récent Congrès des Maires et la perspective des élections municipales de mars 2020 laissent à penser que les passions sont toujours vives. Passions et ambitions riment, car quoi qu’ils en disent, un maire, une équipe municipale, un Conseil municipal… ça a du pouvoir.