Grèves chez les cheminots européens

Le conflit des régimes spéciaux aura été un révélateur de l’opinion publique, du comportement des salariés, de la posture de l’Etat et des pratiques syndicales. Enfin, un révélateur de la spécificité française.

Ce que le conflit des régimes spéciaux révèle de Sarkozy

La rentrée sociale d’octobre 2007 aura marqué une rupture. Le conflit des régimes spéciaux, en l’instant suspendu, aura sûrement été le dernier du genre et le premier d’une nouvelle donne de nos rapports sociaux. Ni pouvoirs publics, ni patronats, ni syndicats n’en sortent indemnes et ceci bien au-delà des fonctions publiques et des entreprises publiques.

Un conflit maîtrisé par les syndicats

Les confédérations syndicales n’abordaient pas ce conflit sans inquiétude. Les agents des entreprises publiques allaient réagir à la réforme des régimes spéciaux avec une légitime colère, d’autant que le gouvernement avait préparé l’opinion en les désignant comme des privilégiés. Le coup de semonce du 18 octobre avait été un succès.

Le grand soir réformiste de Bernard Thibault

Rien de tel que la méconnaissance du syndicalisme pour fabriquer du scoop à bon compte dans la presse. Il est vrai que depuis vingt ans, les effectifs de journalistes sociaux ont été terriblement réduits. L’offre de négociation tripartite décentralisée faite par Bernard Thibault la veille de la grève, a été un fait déterminant. La lente transformation de la CGT vient de s’accélérer.

De l’opportunité douteuse du service minimum à la française

Consubstantiel à la démocratie, le droit de grève est commun aux 27 membres de la communauté européenne.Son exercice n’en diffère pas moins considérablement selon le type d’acteurs sociaux en présence et la place que joue le conflit dans les régulations sociales du pays, selon que le conflit intervient en recours ultime à un échec de la négociation au Nord de l’Europe ou à l’inverse, en amont de la négociation comme historiquement en Europe du Sud.

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