La négociation collective en 2016 : un état des lieux avant réforme

Promouvoir la négociation dans l'entreprise est, avec l'assouplissement des règles du licenciement, l'un des piliers de la réforme portée par les « ordonnances Macron ». La négociation décentralisée a donc en principe de beaux jours devant elle. Qu'en est-il dans la vraie vie ? Il est évidemment trop tôt pour juger de l'impact de textes qui viennent juste d'être ratifiés par l'Assemblée nationale. A défaut, le dernier Bilan annuel de la négociation collective établi par le ministère du Travail a l'intérêt de dresser un état des lieux à « l'instant zéro » de la réforme. Le constat est clair : il y a loin des pratiques actuelles au modèle de négociation décentralisée qui inspire la réforme.

Regard d’un sociologue sur la reconnaissance du travail 

Philippe Denimal est sociologue. Il accompagne des branches professionnelles et des entreprises de toutes tailles dans la concertation et la négociation d'accords portant sur la reconnaissance du travail, qu'il s'agisse de classification ou d'évaluation individuelle. Il a repris son ouvrage de 2013 en l'enrichissant de mises au point conceptuelles ou d'expériences nouvelles et l'accent est mis sur l'importance du dialogue social en matière de rémunération. Il s'entretient pour Metis avec Danielle Kaisergruber autour de ce dernier livre Rémunération et reconnaissance du travail. Classification, compétences, appréciation, dialogue social (Entreprises & Carrières, 2016)

Accords collectifs : pratique effective ou théâtre d’ombres ?

Donner la primauté aux accords collectifs entre patronat et syndicats peut paraître une nouveauté de bon aloi. Quelles en sont les limites ? Cette forme de négociation sociale peut-elle vraiment faire appliquer l'expression d'un intérêt général ? N'est-elle qu'une illusion entretenue par des partenaires sociaux mettant en scène leurs différends pour mieux éviter la concertation ?