Le virus, les salaires, la dette, et après ?

La presse, les réseaux, les esprits et les conversations (à distance, comme il se doit) sont à ce point saturés de témoignages, expériences, journaux intimes, analyses savantes, conjectures hasardeuses et recommandations péremptoires quant aux bouleversements charriés avec lui par ce satané virus, qu’on finit par se dire qu’il devient urgent de parler d’autre chose. Ce à quoi s’essaie à sa façon Metis au long de ces semaines confinées, en le prenant comme un cas d’école, une sorte de prétexte à poursuivre la réflexion sur l’avenir des rapports sociaux de travail.

Critique des banques… par un banquier

Errare humanum est, perseverare diabolicum. La pensée dogmatique conduit à des situations de crise, l'ignorer est pire encore. Lord Adair Turner est un des grands prêtres de la finance anglaise et mondiale. Il a publié Reprendre Le contrôle de la dette - Pour une réforme radicale du système financier.« Je croyais comprendre les risques du système financier, mais, sur certains points, je me trompais ». La crise de 2008 et ses suites ont été son chemin de Damas.Il a publié en 2015 ce livre sous le titre Between debt and the devil : Money, Credit and Fixing Global Finance après deux ans de recherches menées dans la cadre de l'Institute for New Economic Thinking. Il a pu approfondir son analyse et apporter des éléments puissants pour combattre les idées mainstrean car dit-il « les idées comptent. Elles influencent considérablement les postulats sur lesquels les décideurs s'appuient pour faire des choix concrets de politique économique ».

AAA, crises et progrès social : faut-il remercier les marchés ?

Nous espérons que vous avez été nombreux à prendre des vacances car les crises, elles, n'ont guère connu de répit. Avec leur part de lumière, en Lybie voire en Syrie, malgré une répression féroce ; avec leur part de menaces en Europe ou aux USA où le piège de la crise des subprimes est en train de se refermer sur les Etats. Metis a comme vous toutes et tous, essayé de suivre les débats, de comprendre les enjeux de situations souvent très complexes, de saisir les mécanismes des crédits defaults et autres ratings, d'imaginer ce que la perte de l'AAA pouvait signifier, de réfléchir aux enchaînements qui en découleraient. Et, pour être un tantinet provocateur, les nouvelles pourraient être bien moins noires que ce que beaucoup prétendent, si l'on veut bien prendre un peu de recul