Fractures sociales, fractures territoriales ?

La thématique des deux Frances (des deux Amériques, des deux Angleterres, etc.) devient omniprésente. La coupure ne serait plus seulement entre les riches et les pauvres, mais entre les gagnants et les perdants de la mondialisation, les branchés et les débranchés, les élites et les oubliés. La géographie semble s'imposer comme une dimension centrale de cette coupure. Qu'en est-il vraiment : les fractures sont-elles surtout territoriales ? Pierre Veltz, qui a publié de nombreux livres et articles sur les formes et les facteurs du développement technologique, économique et social, argumente :

Quand ça déconnecte grave !

A Metis, on déconnecte parfois ! Comme c'est le cas pour beaucoup d'entre vous cet été. Ca fait du bien aux neurones, ça nous permet d'aller au-delà de nos écrans multiples, de découvrir de nouveaux horizons, de faire autre chose ... ou de ne rien faire du tout ! Mais il y a déconnexions et déconnexions. La tentation était forte de parler de la Finlande, de son "revenu de base" et de tout ce qui bouge dans certains coins de la planète en matière de revenus et de protection sociale. Mais la sagesse, matinée d'un peu de paresse, nous a incité à y surseoir afin de mieux y revenir plus tard.

Populismes, travail, élites et corps intermédiaires

La victoire de François Hollande aux élections présidentielles françaises est un événement qui dépasse l'hexagone. Il devrait influer sur la manière dont l'Europe s'est projetée et construite ces dernières années. Et en la matière le nouveau président aura fort à faire ! Mais cette victoire n'efface pas ce qui a été le fait marquant de ce scrutin: la montée du populisme qui s'est exprimée en France mais aussi chez chez tant de nos voisins. Belgique, Suisse, Italie, Royaume Uni, Pays Bas, Danemark, Finlande, Suède, Hongrie, Bulgarie, Grèce: la liste n'a cessé de s'allonger depuis des années et nous incite à réfléchir sur ce fameux vote protestataire que d'aucuns jaugent avec une condescendance souvent déplacée. Pour Metis, et en dépit de facteurs nationaux parfois très spécifiques, il y a plus d'un lien entre ces votes et une crise profonde du travail