Pas de liberté professionnelle sans responsabilités sociales garantissant à chacun une égale capacité d’agir

Les travaux de Bénédicte Zimmermann, Directrice d’études à l’EHESS, portent, entre autres, sur la dialectique des droits individuels et des possibilités de parcours professionnels et sur la notion de responsabilité dans le travail et la construction des compétences. Elle analyse pour Metis l’évolution vers une responsabilité plus individuelle en matière de formation.

Formation professionelle : décryptage du « document d’orientation »

Après la réforme du Code du travail, avant celle de l'assurance chômage, est venu comme annoncé le tour de la formation professionnelle. Cette fois le gouvernement ne procède pas par ordonnances, mais il appelle syndicats et patronat à négocier au sommet, en énonçant dans un « document d'orientation » les changements qu'il juge nécessaires. L'exécutif ne souhaite pas voir les choses traîner : il veut un accord pour fin janvier 2018, qu'il puisse reprendre dans la loi dès avril. Rendu public mi-novembre, ce document d'orientation n'annonce pas le grand soir qu'appellent depuis longtemps de leurs vœux les détracteurs d'un système si souvent décrié.

Loi Travail : refondation, régression, ou les deux ?

Le débat sur le projet de loi « visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs » a commencé dès son annonce en février, y compris dans la rue. Il se poursuit maintenant à l'Assemblée nationale, non sans qu'une arène influence l'autre, le Gouvernement ayant jugé utile de l'amender avant même qu'il n'arrive devant les députés. La loi Travail, alias loi El Khomri, mérite-t-elle cet honneur, ou cette indignité ? Pour le savoir, pas d'autre solution que de se plonger dans le détail de ses dispositions, au demeurant fort nombreuses (elles occupent 131 pages) et diverses, dans leur objet comme dans leur portée

L’orientation : désorientée ou réorientée ?

Alors que les parcours professionnels deviennent de plus en plus chaotiques (alternance de périodes de chômage et de travail, de salariat et de travail indépendant, périodes de formation...) et que l'initiative individuelle se place au cœur de nombreux dispositifs, la qualité de l'orientation devient essentielle. Il apparait que ce n'est pas seulement une nécessité au sein de l'Ecole et durant sa toute jeunesse, mais qu'il s'agit bien de pouvoir s'orienter tout au long de la vie

Quelle ambition pour le compte personnel de formation ? 

En tant que droit universel d'évolution professionnelle attaché à la personne tout au long de la vie active jusqu'à la retraite, le Compte Personnel de Formation apporte un progrès social majeur. Encore faut-il lui laisser le temps de faire ses preuves et professionnaliser les acteurs qui en ont la charge, telle est la teneur du plaidoyer que Bernard Masingue adresse à tous, s'appuyant sur son expérience de DRH, directeur de la formation, consultant, et aujourd'hui partenaire d'Entreprise&Personnel.

Formation continue : peut mieux faire !

Et de trois ! Après les accords interprofessionnels sur la sécurisation de l'emploi d'une part, sur la qualité de la vie au travail de l‘autre, l'année 2013 s'achève en France par un projet d'accord réformant la formation professionnelle continue. Parmi moultes innovations, la moindre n'est pas celle du compte personnel de formation dont seront dotés salariés et chômeurs : lié aux individus et non à l'entreprise qui les emploie, il devrait être « portable » tout au long de la vie. S'il est bien trop tôt pour commenter plus avant ce texte par ailleurs controversé à l'intérieur du monde patronal comme du monde syndical -nous y reviendrons au début de l'année qui vient - profitons-en pour réfléchir à quelques grands défis de la formation tout au long de la vie