Quel impact des ordonnances Macron sur la perception de l’utilité du dialogue social pour les entreprises  ?

Les ordonnances « Travail » promulguées rapidement après la mise en place du gouvernement actuel ouvrent des possibilités de dialogue social au niveau de chaque entreprise avec les accords dits de performance collective qui peuvent déroger à de nombreuses règles. La fusion de plusieurs instances de représentation du personnel sous forme de Conseils Sociaux et Economiques est aussi un grand changement. Comment les entreprises s’approprient-elles ces formes de dialogue social ? Christian Pellet, Président de Sextant Expertise, cabinet d’expertise et de conseil auprès des représentants du personnel, fait le point pour Metis.

Par |2019-11-03T19:59:26+01:003 novembre 2019|Mots-clés : , , , , |

Pour une codétermination à la française

Comment donner davantage de poids à la parole des salariés dans nos entreprises et nos administrations ? Cette question n'est traitée qu'à la marge par les cinq ordonnances Travail qui occupent l'actualité du moment. Pourtant, il faut répondre à la réelle soif d'implication des salariés tout en veillant à ce que notre dialogue social produise davantage de progrès tangibles. Voici cinq pistes de réflexion pour déboucher, peut-être, sur la construction d'une codétermination à la française.

Propriété et pouvoir dans les entreprises

Nombreux sont ceux qui regrettent que les ordonnances de réforme du Code du travail ne contiennent pas de progrès en termes de co-décision ou co-gouvernance dans les entreprises. Laurent Berger en tout premier lieu puisque c'était, avec le principe du mandatement syndical dans les TPE, une proposition de la CFDT. Mais aussi Thomas Piketty, ou Pierre Ferraci (Le Monde 10-11 septembre pour le premier, et 16 septembre pour le second)...

Travail : en marche pour quelle réforme ?

Entre le flou prudent du programme présenté début juin aux partenaires sociaux et les pistes explosives « fuitées » peu après dans Libération, il était difficile de savoir jusqu'où le gouvernement Philippe voulait aller dans sa réforme du marché du travail. Tel qu'intercepté cette fois par Le Monde, le projet de loi d'habilitation présenté le 28 juin en conseil des ministres devrait exclure les chiffons rouges, mais pas les sujets qui fâchent. A la veille du débat parlementaire, c'est moins cependant le contenu circonstancié de la réforme qui importe ici que sa logique et ses intentions

Révolution ?

Ce qui se passe en France depuis l'élection d'Emmanuel Macron n'est pas ordinaire. Il n'est pas anodin qu'à ce jour face aux sirènes des « exit » et autres trumpismes, face aux tentations autoritaires qui parcourent l'Europe centrale, notre pays ait donné sa chance à une aventure différente. Car, au-delà d'un pari gagné par un homme audacieux et qui a bénéficié d'un incroyable concours de circonstances, au-delà d'une combinaison droite et gauche - avec un avantage plutôt net à la droite -, au-delà d'un changement de génération, celle-ci recèle un formidable potentiel: celui de faire de la politique autrement, en France et en Europe.